Vauban, la citadelle et le territoire

Vauban, la citadelle et le territoire
Vauban, la citadelle et le territoire
Joux castle Jura
clemMTravel – stock.adobe.com

Balade intimiste et topographique avec France 5, au cœur des fiefs du plus célèbre architecte militaire de Louis XIV, roi des citadelles.

Et si l’on revisitait le travail de Vauban comme une promenade ? Le nouvel épisode de la série documentaire de France Télévisions « Les 100 lieux à voir absolument » présente la vie du prolifique bâtisseur de forteresse sous l’angle d’une invitation au voyage. L’œuvre de l’ingénieux marquis de Louis Mais le territoire est lié à l’intime, à l’enfance, à cette époque où les impressions colorent le personnage. Nous voici donc en Côte-d’Or, dans la ville bucolique de Semur-en-Auxois où Vauban a étudié les sciences humaines.

Fortifié lors de la guerre de Cent Ans, le site possède d’impressionnantes défenses médiévales, de solides remparts et des tours juchées sur un éperon de granit qui lui sert de fondation naturelle. Le tout entouré d’une rivière. Hasard de la géographie, le futur prince des forts français étudia ainsi à moins de 15 kilomètres de l’oppidum d’Alésia – redécouvert seulement deux siècles plus tard -, où les armées de Vercingétorix furent assiégées et brisées par les légions de Jules César.

Une ribambelle de forteresses

Quelques années plus tard, nourri de ces visions de jeunesse et des progrès scientifiques de son temps, Vauban bâtit une ribambelle de forteresses aux frontières du royaume. Puisqu’il faut choisir, le spectacle nous emmène à la découverte de trois d’entre eux. Le fort Saint-André de Salins-les-Bains (Jura), pris par la France en 1674, surplombe de 600 mètres une vallée stratégique. Le site fut transformé en une forteresse autonome, où les soldats ne manquaient de rien, pas même une chapelle, inaugurée pour éviter les longs allers-retours vers le village en contrebas. Même combat au Château de Joux (Doubs). La responsabilisation du site est une nouvelle fois une priorité : Vauban fonde un magasin capable de stocker jusqu’à 36 tonnes de nourriture et fait creuser pendant un an l’un des puits les plus profonds de France, dont les bacs puisent simultanément des centaines de litres d’eau. Enfin, avec la citadelle de Besançon, le bâtisseur renoue avec ses premiers amours et le donjon de Semur. Couchée sur le relief local, l’architecture bastionnée suit un méandre du Doubs. Rien n’est perdu avec Vauban.

Mais attention ! La promenade promise ne consiste pas seulement à sauter de fort en fort. Revenons à l’intime. La famille Vauban, petite noblesse du Morvan, possédait autrefois un château à Bazoches. Enrichi par les guerres du Roi Soleil, Vauban rachète le site qui était passé de main en main. Fidèle à lui-même, il la restaure et la transforme en caserne. L’hiver, il se consacre entièrement à ses « vaines activités », retiré dans son bureau, le dos à la cheminée, la plume posée sur ses pages noircies de dessins de fortifications et de casemates rationalisées. Son armure de siège y est encore exposée, avec ses impacts de balles. Blessé six fois, Vauban n’était décidément pas qu’un stratège en bibliothèque.

Pour injecter plus de légèreté, le show s’autorise quelques infidélités. L’une de ces haltes s’attarde au Château d’Arlay, pour déguster le plat principal de la place forte : une pintade rôtie à la broche, farcie d’échalotes hachées, de persil et de beurre ramolli. Une cuisine traditionnelle jurassienne que Vauban avait peut-être goûtée. Bref, de délicieuses évocations des terres parcourues et d’une vie menée dans la défense du territoire.

France

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

NEXT Michelle Buteau fustige Dave Chappelle pour ses blagues anti-trans dans une émission spéciale Netflix