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Les grandes villes du département illustrent parfaitement cet équilibre fragile. Ainsi, Angoulême a encore perdu environ 500 habitants (de 41 935 à 41 423) entre 2016 et 2022, tandis que Cognac en compte 236 de moins (de 18 702 à 18 466) (voir encadré).
50 habitants de plus, 70 de moins
Et dans les petites villes ? Les lacunes sont bien plus flagrantes. D’une manière ou d’une autre. Abzac est l’un des rares à avoir au contraire gagné des habitants : de 474 personnes en 2016, ils étaient 513, en 2022, à peupler le village charente-limousin. La même année où Stéphane Brantôme devient maire. « Depuis, nous avons créé un city stade, une supérette autonome Api a été installée… Et nous offrons la tranquillité d’une petite ville, avec des biens à vendre moins chers que ceux des alentours. »
« Deux infirmières de plus, un ostéopathe, une couturière, un restaurant qui a rouvert, des logements rénovés et de nouvelles constructions… » Thierry Hureau, maire de Vouzan, énumère une belle liste de services qui pourraient expliquer pourquoi sa ville, à une vingtaine de kilomètres à l’est de Angoulême, a pris 50 habitants en six ans (de 772 à 822, sans compter les résidences secondaires). Même argument du côté de Jeanine Durepaire, maire de Chabrac, à la frontière avec la Haute-Vienne.
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« Nous disposons de seize logements municipaux, tous loués ; dès que l’un d’entre eux devient disponible, nous recevons au moins une trentaine de demandes, venant de toute la France ! Les gens recherchent la campagne, le calme. » Résultat : en 2022, la commune comptait 614 habitants, soit 55 de plus qu’en 2016. « Et en début d’année, nous inaugurerons notre salle des associations. Avant de s’occuper d’un autre bâtiment qui, nous l’espérons, pourrait devenir un snack et un dépôt de pain. »
Nous avons une naissance prévue dans la commune en début d’année. De nos jours, c’est presque un exploit ! »
Mais toutes les communes ne surfent pas sur cette vague. Le village de Xambes, au nord du département, est passé de 312 à 235 habitants en l’espace de six ans. Verteuil-sur-Charente, quant à elle, bien que labellisée petite cité de caractère, a perdu une soixantaine d’habitants, passant de 650 à 588 habitants. Et si la présence de commerces et de services peut expliquer pourquoi une commune se porte bien, ce n’est pas une recette miracle.
Aubeterre-sur-Dronne, l’un des plus beaux villages de France, est passé de 390 à 318 habitants. « Il est effectivement vital de maintenir les services de proximité », a déclaré le maire Charles Audoin. Le problème est purement démographique : que faire face à une population vieillissante qui ne se renouvelle pas ? » Des inquiétudes demeurent. « Pour les écoles, les entreprises en souffrance. Le cadre est agréable mais l’économie n’y est pas. Aujourd’hui, je rêve de voir les résidences secondaires de la commune ouvertes toute l’année. » Pour autant, Charles Audoin refuse de céder à la morosité. « Nous avons une naissance prévue dans la commune en début d’année. De nos jours, c’est presque un exploit ! »