Face aux aides de l’État, les habitants de Mare-aux-Curées restent sceptiques

Face aux aides de l’État, les habitants de Mare-aux-Curées restent sceptiques
Face aux aides de l’État, les habitants de Mare-aux-Curées restent sceptiques

Par

Maxime Berthelot

Publié le

20 décembre 2024 à 19h00
; mis à jour le 20 décembre 2024 à 19h02

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L’année 2025 sera-t-il plus paisible que les précédents ? C’est en tout cas ce que pensent les habitants du La Mare-aux-Curées districtdans Pleurer (Seine-et-Marne). Dix mois après l’assassinat de Hamza, abattu et tué au pied de son immeuble 13 février 2024et six mois après qu’un homme ait été poignardé par son dealer, le préfecture de Seine-et-Marne annonce le lancement d’un dispositif de soutien au quartier, miné par le trafic de drogue. En lien avec la municipalité et les acteurs sociaux, un « pacte de solidarité » sera mis en œuvre à partir de 2025essayer deaider économiquement et socialement des habitants privés, faute d’un nombre suffisant d’habitants, du financement qu’aurait pu apporter le classement en quartier prioritaire de la politique de la ville.

« Il manque beaucoup de choses dans le quartier »

Parmi les mesures annoncées, l’investissement de 107 000 € et le création d’un centre social municipal. Mais dans les rues du quartier, on ne croit plus au Père Noël. Déçus par « les effets d’annonces » du passé, les habitants demandent à voir avant de croire. « Si tout cela est mis en place, ce sera une bonne chose, mais les gens sont désillusionnés», observe Charki.

Habitant du quartier où ses parents se sont installés dans les années 1970, il s’apprête à relancer une association de locataires, après le départ pour raisons professionnelles de Nathalie Cosseron, ancienne présidente de l’association des locataires du quartier.

« Il y a un manque énorme de choses, notamment de médiateurs », estime le Nangissian. Aujourd’hui, on essaie de recruter des gens de l’extérieur, mais à mon avis, c’est une erreur. Nous avons besoin d’anciens des gens qui connaissent le quartier, comme c’était le cas dans les années 90, quand il y avait une vraie maison de quartieret de vrais moyenssurtout les humains. »

Selon lui, « La Mare » a été délaissée dès le début des années 2000. S’il explique avoir de « bonnes relations » avec la commune actuelle comme la précédente, il n’hésite pas à les renvoyer dos à dos au moment de juger de leur investissement pour le quartier, et ne ménage pas non plus. le bailleur social 1001 Vies Habitat dont il fustige « le augmentations régulières du loyerverser aucune amélioration« . « On aimerait revenir au quartier des années 90, où tout le monde jouait au foot avec tout le monde, sans distinction, y compris avec la gendarmerie et les pompiers… », glisse Charki.

Quant à Incipit, autre association de quartier, nous nous réjouissons de l’annonce deun futur centre social . Créée en 2022, la structure a toujours revendiqué « un véritable lieu de rencontre » :

« Il nous faut un lieu d’aide aux jeunes, un lieu où ils puissent être encadrés par des personnes plus âgées, comme avant avec ‘les anciens’ », confirme Dramane Traoré, fondateur de l’association. Il faut qu’ils puissent échanger, pour que nous puissions médiat. C’est ce qui manquait après la mort de Hamza, les jeunes n’avaient pas de lieu pour les accueillir, pour les écouter. Sans ce genre de structure, c’est difficile pour les anciens élèvescadreet de pour sensibiliser. »

Dans le quartier de La Mare-aux-Curées à Nangis, les habitants réclament « un vrai lieu d’échanges et de rencontres ». La préfecture de Seine-et-Marne annonce la création prochaine d’un centre social municipal ©MB/RSM77

Charki reste prudent. Un centre social dans le quartier ? Pourquoi pas, mais pour quels services complémentaires ? « Il existe déjà le centre social CoLi’Briece qui fait travail remarquable . Alors, qu’apportera la nouvelle structure ? », demande-t-il.

CoLi’Brie est justement associée au dispositif lancé par la préfecture. «Nous avons participé à plusieurs réunions avec la Ville et la préfecture», explique Christelle Nguyen, directrice adjointe de l’association, ex-Cryer Lude qui rayonne à l’échelle de Brie qui pleure depuis 2003. Contrairement à nous qui sommes une association, elle sera gérée par la mairie de Nangis. Nous travaillerons avec elle et le futur chef de projet pour être complémentaire.L’idée est d’apporter des choses supplémentaires à la population. »

“Tout n’est pas perdu pour Mare-aux-Curées, je continue d’y croire”

Contactée, la municipalité a fait savoir que « les discussions techniques se poursuivent entre la commune et le délégué du préfet ». « Nous avons lancé un appel à candidaturespour recruter le chef de projet du centre social municipal, annonce le maire Nolwenn Le Bouter (LR). La population a également apprécié la présence nombreuse de la gendarmerie et les opérations régulières qu’elle mène. Cela prouve que les choses ne restent pas impunies. »

En attendant progrès socialla présence régulière de la gendarmerie est le seul changement observé ces derniers mois par les habitants. Le 3 septembre 2024, 180 gendarmessoutenu par un hélicoptèreont été déployés dans le quartier dans le cadre d’une vaste opération antidrogue. Cela nous a permis de mettre la main sur 3 kg de cannabis , 35 grammes d’héroïne mais aussi plusieurs milliers d’eurosen espèces.

Avec: six personnesâgés de 20 à 29 ans placé en garde à vue . Un mois plus tard, dans la nuit du 12 au 13 octobre 2024, une trentaine de militaires sont également intervenus après l’incendie de trois véhicules.

” Ce présence des forces de l’ordre rassurée admet Charki. Cela montre que les choses bougent. Maintenant, nous voulons une amélioration de nos conditions de vieen termes de hébergementet de vivre ensembleparce qu’on a le sentiment qu’il est trop tard. Nous avons affaire à une nouvelle génération de jeunes qu’on ne connaît pas, qui n’ont pas de racines dans le quartier. »

Dramane Traoré, quant à lui, reste sceptique quant au dispositif de sécurité renforcé : « Oui, il y a plus de gendarmes, mais je ne suis pas sûr que les voir armés jusqu’aux dents produise un sentiment de sécurité. Au contraire, c’est un signe que quelque chose ne va pas. » Avant néanmoins de conclure sur une note positive : « Tout n’est pas pas perdu pour le quartierJe continue d’y croire. »

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