Le bilan officiel du cyclone Chido ne reflétera pas vraiment la réalité, voici pourquoi

Le bilan officiel du cyclone Chido ne reflétera pas vraiment la réalité, voici pourquoi
Le bilan officiel du cyclone Chido ne reflétera pas vraiment la réalité, voici pourquoi
LUDOVIC MARIN / AFP Ce qu’il reste des bidonvilles du quartier Kavani de Mamoudzou, jeudi 19 décembre à Mayotte, cinq jours après le passage du cyclone Chido.

LUDOVIC MARIN / AFP

Ce qu’il reste des bidonvilles du quartier Kavani de Mamoudzou, jeudi 19 décembre à Mayotte, cinq jours après le passage du cyclone Chido.

MAYOTTE – Obtenez le « la vérité en chiffres »comme l’espère le chef de l’Etat, ce ne sera pas une tâche facile. Emmanuel Macron, Bruno Retailleau… De nombreux responsables politiques s’attendent à un bilan humain bien plus lourd que les premiers chiffres avancés depuis le passage du cyclone Chido à Mayotte le 14 décembre.

Le nombre réel de victimes ne devrait pas être connu rapidement, compte tenu de la réalité de la situation sur le terrain. En visitant le petit archipel, même le président français s’y est résigné. ” Il est probable qu’il y ait beaucoup plus de victimes. »a-t-il reconnu, alors que le bilan provisoire faisait état de 31 morts et 2 500 blessés ce vendredi 20 décembre. A titre de comparaison, le Mozambique, frappé dimanche par Chido, a déjà enregistré 73 morts.

Les recensements ne font que commencer

Ces dernières heures, Emmanuel Macron s’est également montré « très prudent » sur les rumeurs faisant état d’un bilan qui avoisine déjà les 60 000 morts. ” Je pense que le chiffre, il n’y a rien qui le corrobore”a-t-il déclaré à la presse.

Si cette donnée, présentée comme une estimation par les sauveteurs de l’île, circule largement malgré l’absence de preuve formelle, elle ne semble pas si éloignée des projections des services de l’Etat pour le passage – finalement bien moins grave que prévu – du cyclone. . Belna en 2019. Prédisant un cyclone majeur à Mayotte, les experts tablaient sur 20 000 à 30 000 morts. Même 50 000 pour les estimations les moins optimistes, comme le rappelle le journal Le monde.

Il faut dire que le cas de Mayotte présente plusieurs spécificités qui rendent le travail de comptage particulièrement complexe. “ Le bilan humain est difficile à estimer »» admet le ministère de l’Intérieur. Parce que le “Le nombre de décès ne correspond pas à la réalité des 100 000 personnes qui vivent dans des logements précaires.” Une référence aux bidonvilles dont les ruines jonchent désormais l’île.

Toutefois, les moyens pour y parvenir commencent à se mettre en place. Par une mission de recherche confiée aux gendarmes, des maraudes lancées depuis jeudi, ou encore par un recensement commune par commune initié par le préfet François-Xavier Bieuville. L’exécutif tablait également sur une rentrée scolaire, au moins partielle, pour le 13 janvier dans les écoles encore capables d’accueillir des élèves. Cela permettra d’identifier les enfants scolarisés.

Une équation à plusieurs inconnues

Ces mesures, aussi efficaces soient-elles, ne peuvent donner entière satisfaction. Pour comprendre pourquoi, il faut rappeler que l’archipel abrite une importante communauté musulmane, qui respecte certaines coutumes religieuses lors d’une telle catastrophe. Comme celle d’enterrer le défunt vingt-quatre heures après son décès.

« Un grand nombre de personnes décédées dans des habitats précaires sont enterrées avant de pouvoir être reconnues et officiellement recensées »note l’Intérieur. A ce sujet, l’AFP rapporte que la police cherche donc à communiquer avec les autorités religieuses de l’île pour tenter d’obtenir un décompte des enterrements clandestins effectués depuis samedi.

Une autre cause avancée est l’éloignement et l’inaccessibilité de plusieurs zones de l’archipel, dont certaines ne sont pas accessibles aux services publics. Sans oublier que Mayotte compte un nombre important d’habitants en situation irrégulière, dont l’identité était inconnue des autorités françaises au moment du cyclone. Ils sont estimés à 100 000 selon le ministère de l’Intérieur, sur une population totale de 320 000 personnes.

La plupart d’entre eux occupaient les bidonvilles avant le passage du cyclone. Mais qu’en est-il aujourd’hui ? Parmi les rares témoignages qui proviennent de ces lieux, Le monde rapporte que les résidents et les responsables de « villages » Les concernés n’observent pas ou très peu de cadavres lorsqu’ils scrutent ou fouillent les décombres. Laissant planer le doute sur la proportion de victimes encore détectables.

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