Nicolas Sarkozy, reconnu coupable dans l’affaire Paul Bismuth, va saisir la CEDH

Nicolas Sarkozy, reconnu coupable dans l’affaire Paul Bismuth, va saisir la CEDH
Nicolas Sarkozy, reconnu coupable dans l’affaire Paul Bismuth, va saisir la CEDH
LUDOVIC MARIN / AFP Nicolas Sarkozy, le 25 février 2022, sortant de l’Élysée après une réunion sur le conflit russo-ukrainien.

LUDOVIC MARIN / AFP

Nicolas Sarkozy, le 25 février 2022, sortant de l’Élysée après une réunion sur le conflit russo-ukrainien.

POLITIQUE – Quoi qu’il fasse, Nicolas Sarkozy aura dans les prochains mois un bracelet électronique à la cheville. Mais l’ancien président, reconnu définitivement coupable de corruption dans l’affaire Paul Bismuth ce mercredi 18 décembre, n’entend pas admettre sa culpabilité. A l’inverse, il compte tenter une dernière action en justice et ainsi faire condamner la .

C’est sur les réseaux sociaux que l’ancien chef de l’Etat (2007-2012) a réagi à l’arrêt de la Cour de cassation mettant fin à sa présomption d’innocence. S’il prétend ne pas avoir “en aucun cas” l’intention de ” se plaindre “il déplore malgré tout «douze longues années de harcèlement judiciaire» et nie les faits qui lui sont reprochés.

Pour rappel, dans cette affaire, Nicolas Sarkozy avait été reconnu coupable d’avoir mis en place un « pacte de corruption » avec son avocat Thierry Herzog et le haut magistrat Gilbert Azibert. En échange d’un poste à Monaco, ce dernier a fourni des informations au camp Sarkozy pour peser sur l’affaire Bettencourt alors en cours.

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“On me reproche d’avoir pensé aider une demande qui n’a jamais été formulée, par une intervention qui n’a jamais été faite, en échange d’un service qui n’a jamais été demandé ni rendu”rétorque néanmoins Nicolas Sarkozy en réponse à l’arrêt de la Cour de cassation. Avant d’attaquer une nouvelle fois la légalité des écoutes téléphoniques de ses échanges téléphoniques avec son avocat Thierry Herzog, qui ont permis de révéler l’affaire.

Un appel de nature à condamner la France, » Hélas »

Convaincu que son « des droits légitimes ont été violés » et “pas décidé à accepter la profonde injustice qui lui est faite”, Nicolas Sarkozy annonce donc qu’il saisira la Cour européenne des droits de l’homme, son ultime solution après avoir épuisé les possibilités de recours au niveau national. Ce recours est non suspensif et ne l’empêchera pas de devoir porter le bracelet électronique, mais il s’agit avant tout pour l’ancien président de tenter de se réhabiliter et de démontrer le prétendu parti pris des juges, argument clé de son mandat. camp depuis le début de l’affaire.

« Le recours que je lance devant la CEDH pourrait malheureusement conduire à une condamnation de la France »il écrit. Mais « Cela aurait pu être évité si j’avais bénéficié d’une analyse juridique sereine. Dois-je comprendre que mon rôle politique passé et l’opposition que j’ai soulevée ont créé le climat politique et commercial qui a abouti à cette décision ? »demande-t-il.

Toute personne estimant que ses droits garantis par la Convention des Droits de l’Homme ont été violés par un État membre de l’UE peut saisir la CEDH. La Cour examine d’abord la recevabilité de la demande, avant de tenter un règlement à l’amiable ou de prononcer un jugement le cas échéant. Si sa décision est contestée, le requérant peut toujours s’adresser à la Grande Chambre de la CEDH pour un dernier recours.

En attendant d’éventuelles évolutions futures, Nicolas Sarkozy doit être convoqué – en principe dans un délai de moins d’un mois – devant un juge de l’application des peines (JAP), qui déterminera les modalités de port de son bracelet, qui sera installé ultérieurement. C’est la toute première fois qu’un ancien chef de l’Etat français devra purger une telle peine. « Je veux réitérer ma parfaite innocence et rester convaincu de mes droits. Ma détermination est totale sur ce dossier comme sur les autres »conclut néanmoins l’ancien président de la République. Un homme qui est encore loin d’en avoir fini avec la justice, lui qui, en 2025, comparaîtra deux fois devant la justice, dans l’affaire Bygmalion et dans celle sur le financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007.

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