Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a jugé mercredi qu'”on ne pourra plus faire comme avant” en matière d’immigration à Mayotte, promettant notamment d’être “beaucoup plus dur envers les Comores”.
Le ministre de l’Intérieur démissionnaire Bruno Retailleau a jugé ce mercredi 18 décembre qu’« on ne pourra plus faire comme avant » en matière d’immigration à Mayotte, promettant notamment d’être « beaucoup plus dur envers les Comores ».
« On sait très bien qu’il y a une politique comorienne qui consiste finalement à lâcher prise (…) Il y a une forme, le mot est sans doute trop fort, de guerre hybride si j’ose dire, en poussant les populations vers Mayotte pour créer une sorte de guerre hybride. occupation clandestine», a déclaré le ministre sur RMC-BFMTV interrogé sur la situation de l’archipel français dévasté par le passage meurtrier du cyclone Chido.
Bruno Retailleau, qui a suscité mardi une vive polémique alimentée notamment par la gauche, pour ses propos sur la nécessité de légiférer sur l’immigration pour reconstruire Mayotte, a assumé la responsabilité de ses déclarations. “Bien sûr, c’est le moment”, a déclaré le ministre de l’Intérieur, interrogé sur l’opportunité de prendre une telle position quelques jours seulement après le cyclone dévastateur.
“Changer les règles”
“Il y a la question de l’immigration irrégulière parce que nous avons laissé les Mahorais seuls face à leur malheur, avec cette immigration totalement incontrôlée”, a souligné le ministre qui a ouvert la voie, comme son prédécesseur à Beauvau, à une remise en question du droit foncier en Mayotte. « Nous devons changer les règles », a-t-il répété.
“A la maternité de Mamoudzou, c’est la plus grande maternité française, un enfant naît par heure et malheureusement 74% de ces enfants sont des mères qui se cachent”, a expliqué le ministre.
« Il suffit, même quand on est dans la clandestinité, d’accoucher dans ces conditions, pour que demain l’enfant à sa majorité devienne lui-même français. C’est ce que nous devons également résoudre », a-t-il déclaré. a-t-il affirmé.
Utiliser des « outils modernes »
A Mayotte, depuis la loi asile et immigration de 2018, la loi sur la nationalité est déjà dérogatoire. Il faut prouver qu’au moins l’un des deux parents était en situation légale depuis plus de trois mois au moment de la naissance de l’enfant. Bruno Retailleau envisage d’étendre ce délai à « un an ».
Outre un durcissement de la position de la France vis-à-vis des Comores, Bruno Retailleau a évoqué une autre piste contre l’immigration clandestine à Mayotte. “Il faudra aussi réfléchir à de nouveaux moyens de contrôle, notamment en utilisant un certain nombre d’outils modernes, des drones, etc. pour empêcher l’arrivée des kwassa kwassa”, ces petites embarcations à moteur utilisées par les migrants clandestins venus des Comores pour rejoindre l’île française de Mayotte. Plus largement, le ministre démissionnaire entend « modifier notre législation ».