De retour de Pau, où il avait présidé la veille le conseil municipal, François Bayrou a partagé ce mardi entre Matignon, l’Élysée et l’Assemblée nationale où il a répondu seul pendant près d’une heure aux questions des députés. Dans la foulée, il a poursuivi ses consultations avec les forces politiques et ses échanges avec Emmanuel Macron afin de former son gouvernement. Si le chef de l’Etat attend des propositions rapidement, la perspective d’une annonce d’ici dimanche s’est fait jour ces dernières heures. Mais là encore, il convient de rester prudent. « On imagine mal une annonce le lundi 23 décembre ou le mardi 24 décembre », observe un député macroniste. S’il n’y a rien avant dimanche, il faudra attendre le 3 janvier… » Sachant qu’une démission du gouvernement pendant les vacances de Noël provoquerait le désordre.
“Ce n’est pas jouable”
A ce stade, une seule certitude : François Bayrou remettra mardi 14 janvier sa déclaration de politique générale à l’Assemblée nationale. Ce qui suppose que, le 13, le gouvernement sera formé, au moins concernant les ministères stratégiques. A commencer par ceux du Budget et de l’Economie. En effet, dans ce contexte post-censure de Michel Barnier, la priorité du nouveau Premier ministre est de doter la France d’un budget pour 2025.
“On ne peut plus attendre”, déclare Pascale Got, députée socialiste de Gironde
Toutefois, si la volonté de François Bayrou de rouvrir le très controversé sujet du non-cumul des mandats lui a valu de sévères critiques, la perspective de le voir réellement débuter son bail à Matignon le 14 janvier avec sa déclaration de politique générale irrite également. Invitée de TV7, ce mardi, dans l’émission « Ça se débat », la députée socialiste de Gironde Pascale Got estime qu’il est beaucoup trop tard : « Il faut se mettre au travail. Annoncer qu’on aura un discours de politique générale le 14 janvier, soit dans un mois, sans savoir quand le gouvernement arrivera, c’est non. […] Ce n’est pas jouable. Pas dans l’état actuel. » Elle l’assure : le groupe socialiste à l’Assemblée proposera à la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet et au Premier ministre de reprendre les travaux parlementaires « à partir du 7 janvier ». Pascale Got est catégorique : « On ne peut plus attendre. »
“Pour l’instant, nous n’avons rien”
Egalement invitée de l’émission, Edwige Diaz, la députée RN de Gironde, est du même avis : « Ce discours de politique générale est prévu extrêmement tard. Je ne sais pas comment ils peuvent accepter cette date alors que les Français attendent que le gouvernement se mette rapidement au travail. » Elle affirme : « Marine Le Pen a proposé qu’il n’y ait pas de coupes budgétaires à Noël. »
En attendant, c’est surtout la composition du gouvernement qui est urgente. Comme l’a rappelé Pascale Got, le Parti socialiste n’y participera pas. Et l’accord de non-censure, quasi indispensable pour survivre dans cette Assemblée sans majorité, est loin d’être acquis : « Nous avons été reçus par François Bayrou, mais recevoir ne donne pas d’équation politique. Nous avons des lignes fortes. On veut aider, mais pour cela il faut s’aider soi-même pour aider… Pour l’instant, nous n’avons rien. »