(SénéPlus) – Le président Bassirou Diomaye Faye et Karim Wade se sont entretenus au Qatar, en marge du Forum de Doha, dans des circonstances qui révèlent les subtilités de la politique sénégalaise.
Les contours de cet entretien, dont les initiateurs restent mystérieusement dans l’ombre, comme le rapporte RFI, révèlent une chorégraphie diplomatique savamment orchestrée. La présidence a également pris soin de cadrer l’événement, précisant que Karim Wade a été reçu en sa qualité d’ancien ministre, et non en tant que figure du Parti démocratique sénégalais (PDS).
Selon des sources proches de l’exécutif citées par la radio française, les discussions ont porté sur des questions économiques stratégiques. Et pour cause : installé dans le Golfe depuis huit ans, Karim Wade s’est bâti une réputation de figure incontournable des milieux d’affaires de la région. Son nom résonne particulièrement autour du Fonds qatari d’investissement stratégique pour l’Afrique, même s’il n’y occupe officiellement aucun poste.
Le timing de cette rencontre intrigue les observateurs. Elle intervient dans un contexte politique complexe : si Wade avait soutenu Faye lors de la présidentielle de mars, il s’est ensuite fait remarquer lors des législatives de novembre. Un revirement que la présidence sénégalaise, selon RFI, envisage avec philosophie, y voyant simplement l’expression normale du jeu démocratique.
L’épineuse question de l’amende de 138 milliards de francs CFA que Wade doit toujours, malgré sa grâce en 2015 pour enrichissement illicite, n’aurait pas été abordée.
Sur X, le président Faye a rapidement évoqué des « échanges constructifs sur la situation politique, économique et sociale » du pays. Une formulation diplomatique qui masque peut-être des enjeux plus profonds. L’entourage de Karim Wade, cité par RFI, insiste sur les « très bonnes relations » entre les deux hommes, au-delà de leurs divergences politiques.
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