“Vingt Dieux”, le film qui donne envie d’en faire toute une histoire

“Vingt Dieux”, le film qui donne envie d’en faire toute une histoire
“Vingt Dieux”, le film qui donne envie d’en faire toute une histoire

Ne vous laissez pas tromper par la bande-annonce. Vingt dieux de Louise Courvoisier n’est pas un film naturaliste comme Bruno Dumont ! C’est l’une des découvertes passionnantes et galvanisantes de 2024. Primé à Cannes et Grand Prix à Angoulême, ce premier film a créé une belle surprise en emmenant les spectateurs au cœur du Jura avec un pitch alléchant. Totone, un jeune agriculteur de 18 ans laissé seul à la tête de l’exploitation familiale, décide de créer le meilleur comté de la région pour remporter les 30 000 euros qui le sortiraient du pétrin.

Clément Faveau, comédien non professionnel, est étonnamment naturel dans le rôle de ce garçon bien décidé à ne pas sombrer face à une adversité galopante. S’occupant également de sa petite sœur de 7 ans (Luna Garet, mignonne), il fait partie de ces héros du quotidien que l’on souhaite soutenir dès les premières images du film. « Je ne viens pas du Jura. Je me suis inspirée de mon entourage, de mon village de Haute-Saône, explique la réalisatrice Louise Courvoisier à 20 minutes. Mais je viens d’une rurale que j’ai voulu révéler dans mon film. L’idée d’ouvrir la porte sur une région qu’on ne connaît pas forcément très bien m’a motivé.

Pas déprimant pour deux centimes !

Vingt dieux ne cache pas les difficultés du monde agricole mais n’est absolument pas déprimant. Si l’on pense à Petit fermier par Hubert Charuel et Au nom de la terre d’Edouard Bergeon, la démarche de Louise Courvoisier est bien différente. Le cinéaste joue la carte du réalisme tout en restant optimiste. « Il n’était pas question pour moi de déprimer le public », insiste le cinéaste. Mon envie était de montrer des paysages que je trouve sous-représentés au cinéma.

Dès l’ouverture, une belle séquence tournée dans une fête de village, on plonge dans la vie des protagonistes traités avec autant de tendresse que de pudeur. “J’ai contrebalancé la dureté du métier par les joies que peuvent aussi ressentir les agriculteurs”, explique le cinéaste. Leur amour pour ce métier dévorant a dû être évident et c’est pour cela que j’ai voulu choisir des enjeux ancrés dans le territoire comme ce comté que Totone veut créer.

Acteurs naturels

Louise Courvoisier a su s’entourer d’acteurs non professionnels époustouflants après un casting sauvage. « Elle est venue nous voir dans mon lycée agricole », se souvient Maïwène Barthélémy. J’ai participé à la sélection pour m’amuser et quand j’ai été accepté, je me suis tellement retrouvé dans le personnage de Marie-Lise que j’ai accepté de le jouer. » La jeune femme est époustouflante lorsqu’on la voit diriger sa ferme laitière à l’écran tout en soutenant le personnage principal auquel son personnage est attaché. « Louise montre le monde agricole de manière très réaliste. C’est aussi pour cela que j’ai souhaité participer à son film », déclare Maïwène Barthélémy.

Maïwène Barthélémy and Louise Courvoisier after the “20 Minutes” interview– Caroline Vié

Après avoir connu les fastes de Cannes et avoir été présélectionnée aux révélations des César, elle a gardé les pieds sur terre. «Je fais une alternance pour obtenir un certificat de spécialisation en élevage laitier», explique-t-elle. Je suis à moitié à l’école et à moitié dans une ferme. Ce film a été une expérience enrichissante que j’ai beaucoup appréciée sans savoir si j’aurais un jour l’occasion de refaire des films. »

Un thriller fromager

On n’aurait pas pensé écrire ça un jour, mais les acteurs, bien qu’excellents, de Vingt dieux se faire voler la vedette par un fromage. Ce fameux comté qui est au centre de toute l’action et dont on voit se faire avec délectation. « Si le comté n’avait pas suscité l’envie, le film n’aurait pas fonctionné, estime Louise Courvoisier. Il fallait trouver un moyen de le rendre appétissant à chaque étape. Pari gagné, on est convaincu à la fin du film qu’il n’y a pas de cadeau plus romantique qu’une roue du comté. Jongler entre le faux et le vrai pour rendre le tout appétissant n’était pas une tâche facile.

« Le plus difficile a été de savoir quand injecter de la fiction au milieu du réalisme », confie le réalisateur. Le processus de création du fromage devait correspondre à la réalité tout en étant une Source constante de suspense. C’est une des forces de son film d’être instructif sans être didactique. “On a vraiment fait du fromage, la vraie production avec la petite sœur à la fin et donc, on a vraiment pu rentrer dans la matière et rendre cette matière sensuelle.” Ce rituel offre l’une des plus belles séquences d’un film délicieux à déguster en salle.

 
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