Ils sont enseignants, étudiants, retraités… Ils s’appellent Sharon, Constance, Antonin, Jessica, César… Depuis octobre dernier, ils se préparent à accueillir le public du monde entier. Mercredi, nous en avons vu certains dans la cathédrale à leur futur poste, attentifs aux consignes. Près de quinze millions de visiteurs sont attendus dans l’année suivant la réouverture : “Nous aimerions, malgré la foule et l’attente, que chacun reparte heureux d’avoir été accueilli avec le sourire, dès la place”, espère l’organisme chargé de l’accueil du public. La réouverture ne pourrait se faire sans les pierres vivantes de l’Église. »
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A l’entrée de la cathédrale, les bénévoles orienteront donc ceux qui se présenteront dans différentes files, avec ou sans réservation, répondront en binôme à des questions pratiques, et inviteront les visiteurs à « entrer dans une démarche intérieure, car Notre-Dame est un monument historique, mais aussi un lieu de foi »explique Pauline Delhumeau, responsable du réseau des bénévoles. C’est pourquoi elle répond : « Certainement pas ! » quand on parle d’entrée payante. « Cela reviendrait à empêcher une grande réunion qui doit rester gratuite. D’autant que les occasions de récolter de l’argent ne manquent pas : boutique dans la cathédrale, malles, musée… »
Anne-Marie Bodo, paroissienne depuis plus de vingt ans, a répondu à l’appel : « Avec ma fille, c’était une évidence, Notre-Dame avait besoin de nous. » Ceux qui souhaitent s’engager doivent le faire quatre à six heures par mois : Anne-Marie viendra donc le samedi, ainsi que sa fille Jessica lorsque ses gardes de nuit le lui permettront. Ils offriront des sourires, des mots de bienvenue, des premières explications… Exactement ce qui a été demandé aux 45 000 bénévoles mobilisés lors des Jeux Olympiques, dont certains reviennent également, impatients de retrouver « cet esprit communautaire qui était très fort entre les bénévoles »testifies Fabienne.
Nous sommes toujours à la recherche de nouvelles recrues
Pauline Delhumeau
D’autres équipes de bénévoles seront présentes à l’intérieur de la cathédrale. L’organisation évoque un « médiation douce » pour les déambulations des curieux : « Ils seront là aussi pour répondre à des questions historiques, mais aussi spirituelles. » César, étudiant en paysage à Paris, en fera partie : «C’est une manière d’apporter sa contributionil confie. Quel honneur de participer à ce renouveau ! »
Des formations leur sont dispensées au Collège des Bernardins, ainsi que par la Casa (communauté d’accueil en sites artistiques). Créée en 1967, cette association regroupe des guides bénévoles dans une quinzaine de sites artistiques et religieux partout en France. Depuis l’incendie, elle n’a jamais arrêté son activité, adaptée durant les cinq années de restauration, avec une présentation quotidienne depuis la place, en français et plusieurs langues étrangères. « Les touristes venaient toujours admirer Notre-Dameexplains Bénédicte Fichet, responsible for Casa volunteers. Il fallait répondre à cette soif de connaissance. »
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Et puisque la cathédrale est désormais rendue au culte, les bénévoles auront également pour mission de faire vivre le lieu en tant que tel. « Les anciennes équipes du service religieux vont revenir à Notre-Dame après cinq années passées à Saint-Germain l’Auxerroisexplique Pauline Delhumeau. Mais nous sommes toujours à la recherche de nouvelles recrues ! » Une fois passée l’euphorie de la réouverture, les Parisiens seront-ils au rendez-vous ? Le diocèse espère en recruter 400, 200 ont déjà répondu à l’appel.