consécration pour un grand reporter

consécration pour un grand reporter
consécration pour un grand reporter

De l’Inde à la Chine, en passant par les Philippines, Hong Kong, Paris et le Béarn d’où il est originaire, la vie d’Antoine Védeilhé (34 ans) ressemble à une tournée de U2. Ou la vie d’un « grand reporter ». Dans ce métier, le journaliste béarnais est constamment en déplacement, là où l’actualité a besoin de lui, dans des domaines souvent dangereux (guerres, enquêtes politiques) où il enquête sur des sujets « chauds ». Basé à New Delhi, il travaille en freelance pour Arte, Télévisions et diverses chaînes étrangères dont la BBC. Voilà pour le CV.

Celle-ci s’est encore amplifiée mercredi soir à Paris, lorsque son film « Philippines : les petits forçats d’or » sur le travail des enfants dangereusement exploités, co-réalisé avec Germain Baslé et diffusé sur Arte, lui a valu le 40e prix de l’audiovisuel Albert-Londres. , la distinction la plus prestigieuse de la profession. Une consécration, « même si on ne fait pas ce travail pour les prix ». « Plus qu’une fierté, c’est un honneur d’être reconnu par des gens du métier que j’admire et dont le travail m’a donné envie de devenir journaliste. C’est assez vertigineux car je suis récompensé pour une matière que je n’ai pas fait mieux que les autres, même si elle était considérée comme conforme à mes réalisations précédentes. »

Parmi ceux-ci, certains lecteurs fidèles se souviendront peut-être de ses articles dans les pages locales de « Sud Ouest » où il a débuté en 2013 par un stage dans nos agences d’Orthez et d’Oloron-Sainte-Marie. «Je garde un très bon souvenir de cette expérience au cours de laquelle j’ai travaillé avec Marcel Bedaxagar (notre collègue, aujourd’hui correspondant à la Soule, NDLR). C’était une super école : je travaillais seule et je devais remplir une page chaque jour, à l’échelle d’un petit territoire, avec l’angoisse de la page blanche, c’était dur ! Quand je vois ça aujourd’hui, je travaille à l’échelle d’un continent… »

«Je me souviens bien d’Antoine», raconte Marcel Bedaxagar. C’était un garçon très gentil, très positif. Il avait fait du bon travail à Oloron. C’est une grande école, nous avons eu beaucoup de jeunes reporters qui ont fait leur chemin, comme Antoine ou Simon Le Baron, que j’entends régulièrement sur France Inter. »

Du Béarn à l’Asie

Antoine Védeilhé a beaucoup grandi ces dix dernières années. Son parcours en témoigne : « J’ai grandi à Gan, fait le collège à Gabard (Jurançon), le lycée à Barthou (Pau), le collège à Bordeaux, l’école de journalisme à l’ESJ (Lille), les premiers emplois à Paris. » Allergique à la sédentarité, le jeune homme part ensuite s’installer en Chine, en 2016, à l’âge de 26 ans, après plusieurs expériences à France Télévisions, où il est pourtant en passe de titulariser. « Je ne rêve pas du tout d’un CDI, j’aime trop mon indépendance. »


Antoine Védeilhé (à droite) a remporté mercredi soir le prix Albert-Londres, avec Germain Baslé.

Laurent Villeret

En Chine, il est correspondant d’Arte, de France 24 et de plusieurs chaînes étrangères. Il a été nominé une première fois au prix Albert-Londres en 2019 pour un sujet sur l’internement des Ouïghours. Il a également réalisé les tout premiers reportages en direct et reportages sur la pandémie de Covid-19. Avant de s’installer à New Delhi en 2020, avec sa compagne, correspondante de France 2 en Inde.

« Ces changements, cette adaptation, c’est pour ça que j’ai fait ce métier : ma vie est extraordinaire, chaque jour est une aventure ! » La prochaine aura lieu à Hong Kong pour un sujet sur la fin des libertés après la prise du pouvoir par la Chine.

 
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