L’époque où l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) nourrissait les espoirs de détente entre les blocs de l’Est et de l’Ouest pendant la guerre froide est bien révolue. Plus de mille jours après le lancement de l’invasion russe à grande échelle de l’Ukraine, cette instance est plus que jamais le théâtre d’affrontements entre Moscou et les capitales occidentales, comme l’a démontré le conseil de ses ministres des Affaires étrangères, jeudi 5 décembre, à Malte.
Lire aussi | En direct, guerre en Ukraine : nouvelle attaque nocturne de drones russes sur plusieurs régions
Lire plus tard
Pour la première fois depuis le retour de la guerre sur le continent, le 24 février 2022, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, bien que visé par des sanctions, mais non interdit de voyager, a profité de l’occasion pour participer à une réunion sur le continent. le territoire d’un État membre de l’Union européenne, sans renoncer à croiser le fer avec leurs homologues.
« L’Ukraine continue de lutter pour son droit à l’existence. Et les criminels de guerre russes présents à cette table doivent le savoir : l’Ukraine obtiendra ce droit et la justice prévaudra.»a lancé le chef de la diplomatie ukrainienne, Andrii Sybiha. En 2023, en Macédoine du Nord, l’Ukraine avait renoncé à participer au niveau ministériel, en raison de l’arrivée de Sergueï Lavrov. En 2022, peu après le début du conflit, c’est la Pologne qui a refusé un visa au chef de la diplomatie russe. Russie « ment » quand elle parle de paix. Il représente “la plus grande menace” pour la sécurité en Europe, a souligné le responsable ukrainien, comme le rapportent les agences AFP et AP.
« Tsunami de désinformation »
“M. Lavrov vient ici pour mentir sur l’invasion russe et sur ce que fait la Russie en Ukraine. Et je ne vais pas écouter ces mensonges. Je ne m’assiérai pas à la même table que M. Lavrov.»a ajouté le ministre polonais Radoslaw Sikorski, prônant la suspension de la Russie au sein de l’OSCE tant qu’elle poursuivra son action. “C’était brutal” contre l’Ukraine. Puis il a quitté la salle, accompagné de son collègue ukrainien, lorsque le ministre russe a pris la parole.
Isolé, Sergueï Lavrov s’est défendu bec et ongles en accusant les Etats-Unis de « déstabiliser le continent eurasien ». Selon M. Lavrov, l’Occident exploite et marginalise l’OSCE, dont le fonctionnement est en effet paralysé depuis le début du conflit, faute de compromis possible entre la Russie – qui utilise son veto – et les 56 autres membres de l’OSCE. l’organisation. M. Lavrov l’a dénoncé « réincarnation de la guerre froide avec un risque bien plus élevé d’escalade vers une phase chaude ». Avant de s’éclipser à son tour.
Il vous reste 48,84% de cet article à lire. Le reste est réservé aux abonnés.