Dans un contexte de censure du gouvernement de Michel Barnier, Emmanuel Macron s’est adressé aux Français ce jeudi 5 décembre. S’il n’a pas annoncé de futur Premier ministre, il a estimé que sa décision de dissoudre l’Assemblée nationale “n’a pas été comprise”.
Emmanuel Macron regarde vers l’avenir. Le président de la République s’est exprimé ce jeudi 5 décembre à 20 heures, au lendemain d’une motion de censure qui a fait tomber le gouvernement de Michel Barnier. Quelques heures plus tôt, le chef de l’Etat avait accepté sa démission, après à peine trois mois à Matignon. Voici ce qu’il faut retenir de sa courte allocution télévisée.
• Il dénonce « un front anti-républicain » derrière la censure de Barnier
En introduction de son discours, le chef de l’Etat a d’abord remercié Michel Barnier et son éphémère gouvernement. « Je tiens à remercier Michel Barnier pour le travail qu’il a accompli pour son pays, son dévouement et sa ténacité. Lui et ses ministres se sont montrés à la hauteur, là où tant d’autres ne l’ont pas fait», a salué Emmanuel Macron.
Pour le président de la République, c’est un « front anti-républicain » qui a renversé ce gouvernement.
“(Le Rassemblement national) n’a recherché que le désordre (…) avec la complicité du Nouveau Front populaire”, a-t-il affirmé.
Visant spécifiquement le Parti socialiste, Emmanuel Macron a déclaré que « les forces qui gouvernaient hier la France ont choisi de les aider » pour faire tomber l’équipe exécutive.
3 petits mois et puis c’est parti : la chute inéluctable de Michel Barnier
• Il estime que la dissolution “n’a pas été comprise”
Le chef de l’Etat est revenu sur la dissolution de l’Assemblée nationale, annoncée au soir des élections européennes, qui ont marqué une percée historique pour le Rassemblement national. Si Emmanuel Macron regrette que « sa décision n’ait pas été comprise », il en assume encore aujourd’hui la « responsabilité ».
Aux yeux du président, cette dissolution était « inévitable », rappelant que certains prédisaient une censure du gouvernement de Gabriel Attal – alors Premier ministre – lors du vote du budget. Un scénario qui s’est finalement concrétisé pour le gouvernement de Michel Barnier.
• Il assure qu’il restera en fonction jusqu’à la « fin » de son mandat de 5 ans
Emmanuel Macron a déclaré que le gouvernement avait été renversé par le Rassemblement national et la gauche dans l’espoir de provoquer sa démission et une élection présidentielle anticipée. Il a rappelé qu’il « ne pouvait pas » être réélu en 2027 et comptait rester en fonction jusqu’au bout.
Il rappelle avoir été élu pour « un mandat de 5 ans », qu’il entend exercer « pleinement jusqu’à son terme », assurant « la continuité de l’Etat, le bon fonctionnement des institutions ».
• Il promet un gouvernement « d’intérêt général »
Emmanuel Macron a annoncé qu’il nommerait un Premier ministre dans les « prochains jours », sans en préciser le profil ni donner de nom. “Je le chargerai de former un gouvernement d’intérêt général, représentant toutes les forces politiques d’un arc de gouvernement qui peuvent y participer ou à tout le moins s’engager à ne pas le censurer”, a déclaré le président de la République.
• Une « loi spéciale » sera déposée au Parlement mi-décembre
Alors que le projet de loi de financement de la sécurité sociale faisait alors l’objet d’une censure 49.3, et que le projet de loi de finances est actuellement étudié au Sénat, Emmanuel Macron a promis une « loi spéciale » sur le budget déposé mi-décembre au Parlement. Cette loi permettra de reconduire un budget pour l’année prochaine.
« Je refuse que les Français paient la note de cette censure », a déclaré le chef de l’Etat.
Le président de la République a également évoqué l’adoption d’un nouveau texte budgétaire “au tout début” de 2025, avec 3 objectifs : “protéger les Français” face aux hausses d’impôts qui auraient été permises par le renouvellement du budget 2024. ; permettre aux « maires de travailler » ; “aider les agriculteurs”, qui réclament plusieurs textes législatifs.