La Bourse de Paris évolue en hausse jeudi malgré la chute la veille du gouvernement de Michel Barnier après une motion de censure largement approuvée par les députés.
A l’Assemblée nationale, 331 députés ont voté pour la proposition déposée par la gauche – 288 voix étaient nécessaires – en réponse aux 49,3 du Premier ministre pour adopter sans vote le projet de budget de la Sécurité sociale.
L’indice phare CAC 40 a toutefois traversé la crise politique sans encombre: vers 10H00, il avançait de 0,65%, gagnant 47,72 points à 7.351,00 points. La veille, il grimpait de 0,66% à 7.303,28 points.
“Au niveau des écarts de taux entre la France et l’Allemagne, que tout le monde regarde, nous sommes à “environ 0,80 point de pourcentage vers 10h00″, ce qui est encore moins que la semaine dernière”, souligne Alexandre Baradez, responsable de l’analyse de marché. chez IG France.
« Comment pouvons-nous l’expliquer ? Nous avons compris qu’un nouveau Premier ministre serait nommé assez rapidement et les déclarations du premier parti ne montrent pas de volonté de blocage et ne semblent pas fermer la porte à de nouvelles discussions”, a-t-il déclaré. a continué.
Par ailleurs, « les actifs français ont été tellement dégradés qu’il y a aussi une chasse aux bonnes affaires. Cela reste une réaction de très court terme à interpréter avec prudence », ajoute l’analyste.
« Il existe de rares moments où la réaction du marché aux nouvelles est déroutante. Aujourd’hui et cette semaine en font partie », ironise Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote Bank, dans une note.
Par ailleurs, l’agence de notation Moody’s a estimé du jour au lendemain que la chute du gouvernement de Michel Barnier « réduit la probabilité d’une consolidation des finances publiques » en France et « aggrave l’impasse politique du pays », ajoutant que cet événement était « négatif » pour la situation financière du pays. cote de crédit.
“Avec la démission du gouvernement, il est peu probable que le projet de budget pour 2025 soit poursuivi, et une +loi spéciale+ prolongera probablement le budget 2024 pour maintenir les services publics” en fonctionnement, commentent les économistes de la Société Générale dans une note.
Loi spéciale ou ordonnance, la France dispose de plusieurs moyens pour éviter la paralysie, mais si un nouveau Premier ministre adopte « un budget édulcoré » incluant des concessions ou si le budget 2024 est renouvelé à l’identique, le pays échouerait inévitablement dans son objectif de réduction de son déficit public. à 5% du PIB l’an prochain, prédit Maxime Darmet, économiste chez Allianz.
La banque française Société Générale estime « que le déficit restera supérieur à 6% du PIB ».
Sur le marché des changes, la monnaie unique gagne 0,20% face au billet vert, à 1,0535 dollar pour un euro.
Le Safran se dévisse
Le motoriste et équipementier aéronautique français a indiqué jeudi tabler sur une croissance de 15% à 20% de ses livraisons de moteurs Leap en 2025, après avoir révisé à plusieurs reprises cet indicateur à la baisse en 2024.
Le groupe table également sur une hausse de l’ordre de 10% de son chiffre d’affaires l’an prochain et une croissance annuelle moyenne comprise entre 7% et 9% d’ici 2028, à périmètre constant.
Affecté par les difficultés affectant sa chaîne d’approvisionnement, Safran avait revu à la baisse en octobre ses prévisions de livraisons de moteurs Leap, qui équipent tous les Boeing 737 MAX et environ 60% des Airbus A320neo. Il prévoit une baisse de 10% cette année, alors qu’il tablait auparavant sur une hausse de 0% à 5%, une prévision confirmée jeudi.
Le titre abandonne 5,07% à 217,00 euros à Paris.
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