Après Auchan et Michelin début novembre, c’est au tour du Crédit commercial de France (CCF) mercredi d’annoncer un plan de suppressions d’emplois importantes en France. La banque prévoit de réduire ses effectifs d’un tiers au cours des deux prochaines années, avec 1.400 salariés de moins, et de fermer plus de 80 agences. A l’issue du plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) annoncé ce mercredi lors d’un CSE, il devrait rester 2 500 salariés et 151 agences, contre respectivement 3 900 salariés et 235 agences aujourd’hui.
Ce « projet de transformation en profondeur » vise à « retrouver le chemin d’une croissance durable », explique la banque, contrôlée par le fonds américain Cerberus, dans un communiqué. Elle estime que ce plan, dont un avant-projet a été présenté aux salariés début octobre, devrait rétablir l’équilibre en 2026 et générer des bénéfices dès 2027. Même si les ordres de grandeur en termes de suppressions d’emplois et d’agences étaient connus, « il y a toujours de l’étonnement de la part des salariés” face à “l’ampleur” du plan, explique Bruno Ronsin, élu CFTC. “Incompréhensible […] Rien ne justifie un projet de cette ampleur ! », a réagi le syndicat FO dans un communiqué, déplorant des chiffres qui étaient « ahurissants et surtout difficiles à justifier ».
« Une phase de transition très difficile »
Les syndicats entrent désormais dans une phase de négociations qui se poursuivra jusqu’au milieu de l’année prochaine. Pour les salariés restants, “une phase de transition très difficile est également à prévoir avec une direction qui souhaite maintenir le PNB (produit net bancaire, équivalent du chiffre d’affaires du secteur) actuel jusqu’en 2027”, souligne Bruno Ronsin. “Un dialogue social constructif est en cours”, assure la direction, qui prévoit trois vagues successives de départs : une en 2025 et deux en 2026.
Le CCF a été ressuscité début janvier par la société My Money Group (MMG), contrôlée par le fonds américain Cerberus, après le rachat du réseau de banque de détail en France du géant bancaire britannique HSBC et de son portefeuille de 800 000 clients, qui s’est étalée sur près de trois ans. Cerberus n’en est pas à son coup d’essai dans le secteur bancaire, puisqu’elle a déboursé 3,2 milliards d’euros en 2007 pour acquérir l’ancienne banque syndicale autrichienne Bawag. Son ambition est de créer une « banque patrimoniale française à taille humaine » destinée à une clientèle de professionnels, libéraux et indépendants, comme les avocats ou les médecins, disposant d’un patrimoine de 50 000 euros ou plus.