DIMITAR DILKOFF / AFP
Manifestants lors d’une grève pour réclamer « l’abrogation de la réforme des retraites » et « une augmentation des salaires et des retraites », à Paris, le 1er octobre 2024.
GRÈVE – A trois semaines de Noël, une grande grève est attendue ce jeudi 5 décembre en France. Après un appel lancé par un grand nombre de syndicats, le mouvement social va toucher plusieurs secteurs de la fonction publique, dont l’éducation nationale, les transports et l’énergie. Des dizaines de manifestations sont prévues dans les moyennes et grandes villes.
Cette mobilisation intervient dans un contexte de tensions politiques, alors que le gouvernement de Michel Barnier a été censuré, un geste inédit depuis 1962, qui plonge le pays dans une période de fortes incertitudes politiques et financières, six mois après la dissolution du gouvernement.
• Éducation nationale
Des jours d’attente aux salaires en passant par le manque de considération, les motifs de mécontentement s’accumulent pour les enseignants qui devraient massivement suivre la grève. De nombreux enseignants ont en effet prévu de répondre à l’appel à “participer à différentes mobilisations”appel venant de d’une intersyndicale regroupant la quasi-totalité des syndicats enseignants (FSU, Unsa Éducation, CGT Educ’action, CFDT Éducation, Snalc, Sud).
Le FSU-Snuipp, syndicat majoritaire dans l’enseignement primaire, envisage “65% de grévistes” ce jeudi dans les écoles, et jusqu’à « 78 % des grévistes et plus de 300 écoles fermées en Seine-Saint-Denis ». Le Snes-FSU, principal syndicat secondaire, mise sur “au moins 50% de grévistes dans les collèges et lycées”.
« La colère est grande dans l’Éducation nationale »affirme l’intersyndicale dans un communiqué, déplorant notamment les mesures prévues par le ministre de la Fonction publique Guillaume Kasbarian, le « dénigrement officiel », “l’absence d’augmentations de salaire” ou même le « 4 000 suppressions de postes » en éducation prévu dans le budget 2025.
Par ailleurs, de nombreuses cantines et garderies resteront fermées ce jeudi. Ce sera notamment le cas à Strasbourg pour toutes les cantines scolaires, indique Le Parisien.
• Antenne
La Direction générale de l’aviation civile a demandé mardi aux compagnies aériennes de réduire leurs horaires de vols pour jeudi. Dans le détail, cela devrait donner une réduction des vols de 10 % à l’aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle entre 6 heures et midi, de 25 % à Paris-Orly à partir de 18 heures, de 50 % à Marseille à partir de 18 heures et de 20 %. à l’aéroport de Toulouse pour la journée.
« Malgré ces mesures préventives, des perturbations et des retards sont néanmoins à prévoir »prévient également la Direction générale de l’aviation civile dans un communiqué. Cet appel à la grève dans la fonction publique concerne notamment les contrôleurs aériens, qui ont le statut de fonctionnaires.
Les syndicats réclament notamment que le ministre de la Fonction publique renonce à trois mesures qui cristallisent la colère : le passage d’un à trois jours d’attente pour les fonctionnaires malades, la réduction de 100 % à 90 % de la rémunération en cas de maladie. congés payés et le non-renouvellement du versement d’une prime de soutien au pouvoir d’achat.
La Direction générale de l’aviation civile invite également les passagers qui le peuvent à reporter leur voyage et à contacter leur compagnie aérienne pour connaître le statut de leur vol.
• Hôpitaux
Le personnel hospitalier devrait également se mobiliser. La plupart des syndicats du personnel soignant ont notamment dénoncé le passage à trois jours de délai d’attente et la réduction des indemnités d’arrêt maladie, rappelle Le Figaro. A Marseille, selon Provence« De nombreux soignants devraient suivre le mouvement et sortir. » avec des arrêts de travail de deux heures, a prévenu la CGT de l’hôpital de la Timone.
• Électricité et gaz
Une intersyndicale a appelé à une grève pour les salaires « toutes les entreprises du secteur de l’électricité et du gaz ». Cet appel intervient au moment où les négociations salariales ont commencé dans les entreprises et ne sont pas encore conclues. “pas aux normes” revendications (CGT/CFE-CGC/CFDT/FO).
Pour les mêmes raisons, l’intersyndicale appelle à la grève » chez EDF, chez Enedis et dans toutes les entreprises du secteur de l’électricité et du gaz, il n’y a donc pas une seule entreprise qui échappe au préavis de grève »indique Laurent Koessler, responsable du dialogue social chez CFE-Énergies. Ironiquement, la date du 5 décembre correspond à une réunion prévue de l’organisme du secteur de l’énergie pour négocier d’autres sujets, avec des exigences sur le pouvoir d’achat. “presque identique”.
L’appel à la grève débute officiellement mercredi à 21 heures, pour les équipes de nuit, comme traditionnellement dans le secteur de l’énergie. Cette journée de grève ne devrait pas avoir de conséquences trop visibles pour l’opinion publique, prédit Laurent Koessler, et devrait surtout se traduire par un manque à gagner pour les entreprises.
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