L’Assemblée nationale a voté ce mercredi la censure du gouvernement Barnier. Après trois heures de débat, 331 députés, dont ceux du Rassemblement national, ont voté en faveur de la motion déposée par la gauche, sur les 288 nécessaires à son adoption, précipitant la chute de l’exécutif.
Michel Barnier, qui avait engagé la responsabilité du gouvernement en activant article 49.3 de la Constitution pour faire adopter le budget 2025 de la Sécurité sociale, devra présenter sa démission au Président de la République. En attendant la constitution d’une nouvelle équipe, le gouvernement Barnier, le plus court de la Ve République, restera en charge des affaires courantes.
C’est le c’est la deuxième fois qu’un gouvernement est renversé par une motion de censure sous la Ve République, après celle de Georges Pompidou en 1962. A l’époque, le général de Gaulle avait pris la décision de dissoudre immédiatement l’Assemblée nationale, afin de rebattre les cartes de la majorité. Une option qu’Emmanuel Macron ne pourra pas utiliser, une nouvelle dissolution étant impossible avant l’été prochain, soit un an plus tard. qui a décidé le 9 juin.
“Il n’y avait pas d’autre solution”, assure Marine Le Pen
Sur TF1, Marine Le Pen a assuré qu'”il n’y avait pas d’autre solution” que la censure, tandis que Valérie Pécresse regrettait “un triste jour pour la France”. “Les Français jugeront sévèrement le choix de ceux qui prétendent redresser le pays et choisissent aujourd’hui le désordre.»a réagi sur X Laurent Wauquiez, le président du groupe Droite républicaine à l’Assemblée.
A gauche, Fabien Roussel demande à Emmanuel Macron de se tourner vers le NFP pour nommer un gouvernement. “Nous avons voté la censure pour protéger les Français d’un des pires budgets durs pour les salariés, les services publics, l’industrie, les communes”, dit-il. La France insoumise, par la voix de la présidente du groupe à l’Assemblée Mathilde Panot, a de nouveau demandé «pour qu’Emmanuel Macron parte »réclame « élections présidentielles anticipées »
Emmanuel Macron doit maintenant nommer un nouveau Premier ministre
A peine trois mois après la nomination de Michel Barnier, après de longues consultations, le Président de la République devra donc nommer un nouveau Premier Ministre avec les mêmes contraintes. Si l’équation semble insoluble, les spéculations vont en tout cas déjà bon train : le premier secrétaire du PS Olivier Faure a appelé Emmanuel Macron à nommer un « Premier ministre de gauche »mais ouvert “compromis”en désaccord avec LFI qui réclame la démission du chef de l’Etat. L’ancien Premier ministre et président du groupe Ensemble pour la République, Gabriel Attal, prône un accord de non-censure qui passerait de LR au PS, pour échapper à la tutelle du RN, Jordan Bardella ayant déjà prévenu que les lignes rouges du RN sur les budgets doit être « entendu dans son intégralité » par le futur gouvernement. Le vice-président du Modem Marc Fesneau a, pour sa part, plaidé auprès de son président François Bayrou, dont le profil « le plus pertinent » selon lui. Et les LR menacent de retrouver leur liberté, la coalition gouvernementale ne valant pas “uniquement pour Michel Barnier”according to Laurent Wauquiez.
Beaucoup, comme la présidente de l’Assemblée Yaël Braun-Pivet, plaident en tout cas pour une solution rapidequi permet d’achever au moins en partie les textes budgétaires avant l’échéance du 31 décembre. A défaut, les députés devront voter une « loi spéciale » qui assurera la continuité du fonctionnement de l’Etat.