Manifestation des chauffeurs de taxi à Lyon contre l’accord en cours de négociation avec l’Assurance Maladie pour le transport des patients assis, 2 décembre 2024 (AFP / OLIVIER CHASSIGNOLE)
Plusieurs centaines de chauffeurs de taxi ont commencé lundi matin à ralentir ou bloquer plusieurs accès à la métropole lyonnaise, pour protester contre l’accord en cours de négociation avec l’Assurance maladie pour le transport des patients assis, selon la préfecture du Rhône.
Les chauffeurs protestent contre la nouvelle tarification des transports sanitaires et l’obligation d’utiliser des « taxis partagés » proposées par la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM).
“Non seulement on va attendre très longtemps pour remplir la voiture, on va faire des tournées interminables, mais on va aussi détériorer le service que nous avons mis en place depuis des années auprès des patients”, explique à l’AFP. AFP Abdel Green, président de la Fédération des Taxis Indépendants du Rhône (FTI69).
Avec une trentaine de chauffeurs de taxi, ils se sont installés à l’entrée de l’hôpital Edouard Herriot de Lyon, pour distribuer des tracts intitulés « Transport sanitaire en danger », sans gêner l’accès.
« Le patient n’est pas un gars qu’on emmène à l’aéroport ou en boîte de nuit ou chez le coiffeur. C’est quelqu’un qui vous attend avec impatience car vous êtes peut-être la seule personne qu’il voit pendant la semaine et c’est une sortie pour lui. Il vous raconte ses petits bobos, il vous parle de sa petite famille, vous l’emmenez à l’hôpital, parfois vous l’aidez même à s’habiller. c’est la sortie de l’hospitalisation», ajoute le responsable.
Manifestation des chauffeurs de taxi à Lyon contre l’accord en cours de négociation avec l’Assurance Maladie pour le transport des patients assis, 2 décembre 2024 (AFP / OLIVIER CHASSIGNOLE)
«C’est ce qui nous dérange, bien plus que le fait qu’ils veulent que nous roulions à 0,98 centimes le kilomètre au lieu de 1,67 euros. C’est une perte de pouvoir d’achat. On nous compare simplement à des transporteurs de colis, sauf que nous transportons des humains», plaide-t-il.
Sur un rond-point d’accès au périphérique nord de Lyon, environ 150 taxis, feux de détresse allumés, étaient stationnés en file indienne, sans bloquer complètement la circulation. Certains arboraient des pancartes « taxis en grève » ou « taxi médicalisé en danger », a constaté un journaliste de l’AFP.
Pour Nicolas Galliot, 43 ans, chauffeur de taxi à Clermont-Ferrand et patron, le transport sanitaire représente 60 à 70 % de son chiffre d’affaires.
Manifestation des chauffeurs de taxi à Lyon contre l’accord en cours de négociation avec l’Assurance Maladie pour le transport des patients assis, 2 décembre 2024 (AFP / OLIVIER CHASSIGNOLE)
Si cet accord passe “ce sera au détriment de mes salariés, de la valeur de nos licences, mais surtout des patients”. Regrouper des patients dans un taxi partagé, c’est « les rassembler comme du bétail », dit-il. « Nous allons perdre le côté humain de notre métier », s’inquiète-t-il.
Selon un point à 8h15, la préfecture de la région Auvergne-Rhône-Alpes a constaté une situation “très perturbée” aux entrées d’autoroute de la métropole lyonnaise, avec quatre points de blocage et une opération escargot à Villefranche-sur-Mer. Saône, et ralentissements au péage de Saint-Quentin-Fallavier.