L’annonce du décès de l’acteur, ce dimanche à l’âge de 75 ans, a déclenché une vague d’émotion parmi les personnalités du cinéma et de la politique.
Les hommages à Niels Arestrup se multiplient, quelques heures après l’annonce de son décès ce dimanche 1er décembre. Le monde du cinéma, ainsi que certaines personnalités politiques, saluent la mémoire de l’acteur, décédé à l’âge de 75 ans des suites d’une maladie.
“C’est une grosse perte pour nous, pour le cinéma français”, a déploré sur BFMTV Zied Doueiri, réalisateur de “Baron noir”, série dans laquelle Niels Arestrup jouait l’un des rôles principaux en 2016.
“C’était un homme d’une simplicité incroyable, il avait un cœur d’enfant”, a poursuivi le cinéaste, avant de vanter le talent de l’acteur décédé : “il avait cette capacité technique de maîtrise qui était incroyable.” j’ai fait une prise, deux prises avec lui. Il avait cette compréhension tridimensionnelle de ses personnages.
“Quelqu’un à part entière”
En cinquante ans de carrière, Niels Arestrup a marqué de son empreinte le monde du cinéma français avec des seconds rôles marquants, qui lui ont valu pas moins de trois César. Mais c’est au théâtre qu’il débute sa carrière, dans les années 1960. Un premier amour pour la scène qu’il n’a jamais quitté, et qui l’a notamment amené à jouer face à André Dussollier.
Les deux comédiens ont porté la pièce pendant trois ans Diplomatiede Cyril Gély, adapté au cinéma avec le même duo d’acteurs par Volker Schlöndorff en 2014. André Dussollier s’est souvenu de cette expérience pour BFMTV :
« Ce n’était pas quelqu’un qui parlait beaucoup, mais il parlait beaucoup en jouant. Je ne l’ai pratiquement pas vu quand nous sommes montés sur scène, je ne l’ai pas beaucoup vu quand nous sommes descendus, mais nous avions une complicité très étroite. profond, très fort, et nous parlions beaucoup quand nous jouions ensemble.
“Niels était quelqu’un d’intégral, d’authentique et il a toujours recherché cela dans ses rôles”, a-t-il poursuivi. “Il les a incarnés avec beaucoup de force et d’authenticité.”
Émilie Dequenne, qui lui a donné la réponse dans Pour perdre la tête (2012) aux côtés de Tahar Rahim, a rendu un sobre hommage à l’acteur en publiant une photo du film dans lequel apparaît le trio. “Niels”, a-t-elle simplement écrit en légende, en accompagnant ses propos d’un emoji représentant un cœur brisé.
Même émotion du côté du Centre national du cinéma (CNC), qui rappelle certains des rôles majeurs de l’acteur : « De Claude Maupas, chef de cabinet saccharine et prince de l’euphémisme sous les lambris du quai d’Orsay, à César Luciani, un criminel sauvage. qui tisse sa toile depuis sa prison de Borgo, Niels Arestrup savait tout jouer.
« Sa voix, autant que ses silences, matérialisaient une présence captivante, servant des rôles toujours complexes », poursuit le CNC.
Et de rappeler son expérience de cinéaste : « A ce fils d’ouvrier danois émigré en France (…) la politique a aussi inspiré son premier film comme scénariste et réalisateur en 2006, Le candidat.»
« Au revoir Monsieur Arestrup », écrit Patrick Bruel, qui a partagé l’affiche du thriller Villa Caprice en 2021 : « Un immense s’en va… Notre rencontre m’a tellement marqué. Merci Niels, pour votre point de vue et votre gentillesse.
“Un de nos plus grands acteurs”
Le monde politique a également exprimé son émotion tout au long de la journée. A commencer par la ministre de la Culture Rachida Dati, qui salue un “immense” acteur parmi nos plus grands comédiens.”
L’Élysée a de son côté salué “un grand acteur de notre temps, exigeant et populaire, une figure de notre théâtre, inoubliable au cinéma, un guide et un modèle pour une génération d’acteurs”.
Le député UDR Éric Ciotti parle d'”un pilier du cinéma français”, qui “aura accompagné la vie des Français pendant 50 ans”. Même sentiment pour Christian Estrosi, maire de Nice, qui salue un acteur « dont le talent, l’intelligence et le jeu très particulier laissent une marque indélébile sur le cinéma français ».