Le parti de Marine Le Pen a exigé de nouvelles concessions du gouvernement sur ce texte, qui sera soumis lundi à l’Assemblée, avec un risque de censure très élevé.
Le Rassemblement national estime que le gouvernement “a mis fin à la discussion” sur d’éventuelles modifications du budget de la Sécurité sociale, qui sera soumis lundi à l’Assemblée nationale et pourrait provoquer la chute de Michel Barnier, a déclaré dimanche à l’AFP sa chef de file Marine Le Pen.
« Le gouvernement a exprimé sa volonté de ne pas modifier le PLFSS (projet de loi de financement de la sécurité sociale), c’est extrêmement clair et nous en avons pris acte »a-t-elle précisé, s’appuyant sur des déclarations du ministre des Comptes publics Laurent Saint-Martin au journal Le Parisien.
Quelques instants plus tôt, le président du RN Jordan Bardella avait exprimé le même avis sur le réseau social « par entêtement et par sectarisme, la minorité gouvernementale met donc un terme au cycle des négociations, au risque de provoquer sa censure ».
Laurent Saint-Martin a indiqué que le gouvernement transmettrait le texte de compromis entre sénateurs et députés à l’Assemblée nationale et qu’il serait censuré. « reviendrait à censurer un accord démocratique ». C’est le projet adopté mercredi dernier lors d’une commission paritaire (CMP) entre élus des deux assemblées.
« Il y a une chance que nous tirions des conclusions »
Marine Le Pen, chef de file des députés RN, a regretté que le gouvernement de Michel Barnier ne veuille pas « passer à des éléments qui nous paraissent inacceptables ». Le RN a notamment cité comme « ligne rouge absolue » la désindexation partielle des retraites par rapport à l’inflation, contenue dans le projet de budget de la sécurité sociale.
« On ne se laissera pas voler les Français pour réparer les erreurs de sept ans de macronisme »» a déclaré Marine Le Pen à l’AFP, sans commenter explicitement la censure du gouvernement. « Il y a une chance que nous tirions les conséquences de ce comportement extrêmement fermé et sectaire »» a-t-elle seulement déclaré.
Sans majorité à l’Assemblée nationale, Michel Barnier pourrait décider lundi d’activer l’article 49.3 de la Constitution qui permet une adoption sans vote. Il s’exposerait alors à une motion de censure qui serait discutée mercredi au plus tôt et qui pourrait le faire tomber si le RN ajoutait ses voix à celles de la gauche.