Manifestations pro-européennes, président prié de partir, actualité législative exclue… En crise, la Géorgie deviendra-t-elle une nouvelle Ukraine ?

Manifestations pro-européennes, président prié de partir, actualité législative exclue… En crise, la Géorgie deviendra-t-elle une nouvelle Ukraine ?
Manifestations pro-européennes, président prié de partir, actualité législative exclue… En crise, la Géorgie deviendra-t-elle une nouvelle Ukraine ?

Pendant trois nuits consécutives, les manifestations pro-européennes dénonçant les fraudes au profit du parti au pouvoir, Georgian Dream, lors des élections législatives de fin octobre ont accéléré la crise politique en Géorgie qui semble se diriger vers une révolution contre le gouvernement en lieu.

Le Premier ministre géorgien, Irakli Kobakhidzé, a déclaré ce dimanche 1er décembre 2024 que la présidente Salomé Zourabichvili devrait quitter le pouvoir à la fin de son mandat ce mois-ci malgré sa volonté de conserver son poste faute de légitimité, selon elle, du Parlement issu des élections législatives du 26 octobre.

Manifestations pro-UE tous les soirs depuis jeudi

Alors que l’opposition dénonçait déjà des fraudes au profit du parti au pouvoir, le Rêve géorgien, lors des élections législatives fin octobre, de grandes manifestations pro-européennes ont lieu chaque soir depuis le jeudi 28 novembre 2024 dans la capitale Tbilissi après le décision du gouvernement de suspendre les discussions sur l’adhésion de la Géorgie à l’Union européenne. La police les a dispersés à l’aide de canons à eau et de grenades lacrymogènes.

Irakli Kobakhidze a jugé dimanche que ces manifestants agissaient au nom de pays étrangers souhaitant affaiblir la Géorgie.

Lors d’une conférence de presse, il a dit comprendre “l’état émotionnel” de Salomé Zourabichvili, favorable à un rapprochement avec l’Union européenne, mais a ajouté : “Bien sûr, le 29 décembre, elle devra quitter sa résidence et quitter ce bâtiment”. à un président légitimement élu.

De nouvelles élections législatives exclues malgré la crise politique

Dans le même temps, le Premier ministre a également exclu l’organisation de nouvelles élections législatives comme le réclamait l’opposition.

« Bien sûr que non », a-t-il répondu aux journalistes qui lui demandaient si le gouvernement accepterait d’organiser de nouvelles élections législatives.

Salomé Zourabichvili, dont les fonctions sont essentiellement honoraires, a déclaré samedi 30 novembre que le Parlement n’avait aucune légitimité pour désigner son successeur et qu’elle resterait donc en fonction à la fin de son mandat.

Les pouvoirs en place attendent l’investiture de Trump

Irakli Kobakhidze a également minimisé l’annonce samedi par les États-Unis de la suspension de leur partenariat stratégique avec la Géorgie. Il a qualifié cela d’« événement temporaire » et a déclaré que son pays discuterait avec la future administration américaine après l’investiture de Donald Trump en janvier.

A Moscou, l’ancien président russe Dmitri Medvedev, aujourd’hui vice-président du Conseil de sécurité russe, a dénoncé dimanche une tentative de révolution en Géorgie avec les manifestations antigouvernementales.

Pour Medvedev, la Géorgie « avance rapidement sur la trajectoire ukrainienne »

La Géorgie « avance rapidement sur une trajectoire ukrainienne, vers un abîme sombre », a-t-il déclaré. “D’habitude, ce genre de choses se termine très mal.”

Le ministère français des Affaires étrangères a déclaré vendredi 29 novembre que « la continuera à entretenir des liens forts avec la population géorgienne et à soutenir ses aspirations européennes, qui ne doivent pas être trahies ».

 
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