Le ministre de l’Économie appelle les oppositions à ne pas mettre « le pays dans le rouge » à cause de désaccords politiques.
Antoine Armand à Paris, le 26 novembre 2024. (AFP / BERTRAND GUAY)
Alors qu’une alliance de la gauche et de l’extrême droite pourrait faire tomber le gouvernement Barnier dans les jours à venir, le ministre français de l’Économie et des Finances, Antoine Armand, a assuré jeudi 28 novembre que le gouvernement était prêt à faire des « concessions » sur les textes budgétaires. pour éviter la « tempête » économique et financière que provoquerait selon lui la chute du gouvernement.
« Quelles que soient nos différences de valeurs, nous sommes aujourd’hui confrontés à
une situation extrêmement grave pour le pays
. Le Premier ministre a parlé de tempête. Ce n’est pas un mot choisi au hasard, c’est un mot qui a
une résonance financière, économique et budgétaire
et nous sommes évidemment prêts à faire des concessions pour éviter cette tempête”, a déclaré Antoine Armand au média
BFMTV
et
CMR
.
Le ministre a notamment évoqué
la taxe sur l’électricité dont l’augmentation prévue est jugée “inadmissible”
par le parti d’extrême droite du Rassemblement national (RN), qui compte le plus grand nombre d’élus à l’Assemblée nationale.
La question de la taxe sur l’électricité
Formé le 21 septembre au terme de plusieurs semaines de crise politique suite à la dissolution inopinée de l’Assemblée nationale par le président Emmanuel Macron, le gouvernement du conservateur Michel Barnier est fragile. La gauche et l’extrême droite pourraient le faire tomber, en votant ensemble une motion de censure en cas de recours par le gouvernement à l’article 49.3 de la Constitution – qui permet de faire adopter un texte sans vote en engageant la responsabilité du ‘cadre- sur le budget de la Sécurité Sociale ou celui de l’Etat.
“Ce que je dis aux partis politiques qui n’ont rien en commun (…) ce n’est pas parce qu’on n’est pas d’accord avec une politique qu’on met un pays dans le rouge (…), qu’on plonge le pays dans la crise budgétaire et inconnue financière», a lancé Antoine Armand, à la veille de la décision de l’agence de notation S&P sur la dette de la France.
La France est lourdement endettée et le gouvernement souhaite voter sur de nombreuses économies très critiquées.
Menaçant de voter la censure avec la gauche, la leader de l’extrême droite française, Marine Le Pen, a exigé
« des engagements clairs et fermes sur l’abandon des 3 milliards d’euros de hausse des prix de l’électricité
(au budget de l’État), l’abandon du déremboursement des nouveaux médicaments et la désindexation des retraites » sur l’inflation.