La violence et la criminalité se produisent également numériquement. Chaque année, environ 300 000 personnes portent plainte pour cyberharcèlement ou phishing, a rappelé ce matin le ministre de la Sécurité, Nicolas Daragon, interrogé ce jeudi 28 novembre dans La Grande interview Europe 1-CNews.
Il a annoncé le lancement d’une plateforme, baptisée « 17Cyber », sur laquelle il sera possible de déposer plainte.
Les plaignants “pourront entrer en contact direct avec un gendarme ou un policier”, précise Nicolas Daragon. “Il y aura un chat en direct, comme sur d’autres sites Internet, et nous pourrons obtenir des réponses”, a-t-il annoncé.
La plateforme sera lancée le 17 décembre 2024 et sera disponible gratuitement, 7 jours sur 7, 24 heures sur 24.
« Un plan contre ceux qui ruinent au quotidien la vie des citoyens »
Interrogé également sur le rajeunissement des auteurs de violences, Nicolas Daragon a plaidé pour un abaissement de l’excuse minoritaire. « Il faut arrêter de se cacher le visage, les auteurs sont de plus en plus jeunes (…) Il faut le rappeler aux autorités », a-t-il déclaré. “Nous sommes entrés dans une société où tous les repères d’autorité ont été bafoués, nous avons besoin du retour de l’autorité dans notre pays”, a poursuivi le ministre.
Nicolas Daragon est également revenu sur le « plan d’action départemental pour rétablir la sécurité au quotidien », demandé par Bruno Retailleau à chaque préfet d’ici le 15 janvier. « Il faut un plan contre ceux qui ruinent au quotidien la vie des citoyens, qui dealent, qui engagent. dans la mendicité agressive, qui fait du bruit la nuit, ça va du petit dealer au gros délinquant», a-t-il déclaré ce jeudi matin.
Le ministre délégué s’est également dit favorable à l’armement des policiers municipaux, “notamment en France métropolitaine”. “Quand ils ne sont pas armés, ils ont vraiment une cible sur le dos”, dit-il, avant de rappeler que le choix appartient à chaque maire. Nicolas Daragon s’est également prononcé en faveur de la présomption de légitime défense pour les forces de l’ordre qui font usage de leurs armes. « Est-ce que les voyous hésitent à leur tirer dessus ? Les policiers sont formés, ils utiliseront leurs armes de manière appropriée, ce ne sont pas tout le monde », a-t-il expliqué.
« Durcissez le ton » sur les OQTF
Interrogé sur l’Obligation de quitter le territoire français (OQTF), Nicolas Daragon a rappelé qu’une première circulaire avait été envoyée fin octobre pour rappeler aux préfets “qu’il fallait agir systématiquement contre les étrangers (en situation irrégulière)”. “Nous devons durcir le ton”, a-t-il commenté. Selon le ministre, « la circulaire d’expulsion, la circulaire de retour » doivent être repensées « à l’échelle européenne ».
Selon lui, près de 900 OQTF ne sont pas exécutées chaque mois : « Nous avons 650 annulations judiciaires par mois et 250 refus d’embarquement », a-t-il déclaré, ajoutant : « Notre loi protège plus les auteurs que les victimes ».