Manchester City, méconnaissable en défense, est devenu un colosse aux pieds fragiles qui ne fait plus peur à personne, hormis ses supporters et Pep Guardiola, entraîneur empêtré dans une série cataclysmique de six matches sans victoire.
Le géant d’Angleterre et d’Europe s’est effondré de façon spectaculaire mardi à domicile contre Feyenoord (3-3) en dilapidant tardivement une avance de trois buts, un désastre qui aggrave encore davantage la crise après cinq défaites consécutives.
C’est devenu « Ville calamiteuse »selon le Daily Star, même « La ville du péché » (la ville du péché) pour le Mirror, à l’unisson d’une presse britannique avide de jeux de mots et de superlatifs. « La misère de la ville continue »résume le Guardian, quand le Daily Mail parle d’un « implosion » pour les Mancuniens “au plus bas”.
La glissade des super-héros aux maillots bleu ciel, vainqueurs en série depuis l’arrivée de Guardiola en 2016, est sans fin et l’Espagnol ne peut pas actionner le frein à main, pour le moment.
Son équipe s’est bâti un palmarès exceptionnel, au niveau national (six des sept derniers titres de Premier League) et à l’international (Ligue des Champions, Supercoupe d’Europe et Mondial des clubs), grâce entre autres à une défense de fer.
Pourtant, son arrière-garde vient d’encaisser dix-sept buts en six matches, dont trois en l’espace d’un quart d’heure mardi, face à une équipe de Rotterdam soi-disant bien inférieure.
« Faible, léger, fragile »
Le milieu de terrain de Manchester City James McAtee au coup de sifflet final du match de C1 face à Feyenoord le 26 novembre 2024 à l’Etihad Stadium de Manchester / Darren Staples / AFP
« Nous n’avons jamais vu une telle fragilité défensive de la part de Manchester City auparavant. Il semble que ce soit le cas dans chaque match qu’ils ont joué ces derniers temps.a souligné l’ancien ailier anglais Andros Townsend sur la BBC.
Alan Shearer, ancien capitaine de l’Angleterre, a fait un constat sévère sur Amazon Prime : “Ils ont l’air faibles, ils ont l’air légers, ils ont l’air fragiles”il a résumé. « Même à deux minutes de la fin, alors qu’ils mènent 3-2, ils tirent rapidement un coup franc. Pour quoi? »se demanda-t-il.
C’est la question à 1000 livres que se pose également Guardiola, qui a attendu son 942e match en tant qu’entraîneur pour laisser filer la victoire dans un match où son équipe menait par trois buts.
« Nous avons perdu beaucoup de matches récemment. Nous sommes fragiles et bien sûr nous avons besoin d’une victoire”a reconnu le Catalan après le match. Quelle est la prochaine étape ? « Reposez-vous un jour ou deux, videz-vous la tête mentalement et pensez au prochain (match) ».
La fuite en fin de match s’est transformée en automutilation pour Guardiola, qui s’est présenté devant les médias avec des égratignures au nez et au cuir chevelu : “J’avais envie de me faire du mal”» déclara-t-il avec un sourire.
Et maintenant Liverpool
Mais c’est probablement sa défense qui souffre le plus en ce moment. “Il leur manque un leader qui s’exprime, un leader fort à l’arrière”a analysé l’ancien défenseur français de Man City, Gaël Clichy, sur Prime.
Indisponible depuis cinq matches, Ruben Dias manque particulièrement à ses coéquipiers. John Stones est à l’infirmerie, Kyle Walker a perdu sa place de titulaire et Josko Gvardiol vient d’enchaîner les ballons contre Tottenham (0-4) et Rotterdam (3-3).
Guardiola n’a pas non plus été inspiré en sortant Nathan Aké à la 68e minute, et à 3-0, pour lancer le jeune Jahmai Simpson-Pusey (19 ans) en défense centrale.
Ederson, le gardien de Manchester City, vient d’encaisser un troisième but contre Feyenoord en Ligue des Champions le 26 novembre 2024 à l’Etihad Stadium de Manchester / Darren Staples / AFP
Le chef mécanicien devra vite serrer les boulons s’il veut entretenir ses espoirs de titre en Premier League. Dimanche, son équipe se déplace à Anfield pour défier Liverpool, actuel leader qui compte en moyenne deux buts marqués par match cette saison en championnat.