Les réquisitions tombent contre les 50 accusés et Dominique Pelicot, dans l’affaire du viol de Mazan. Après 2 mois et demi de ce procès tentaculaire, 12 ans de prison ont été requis contre Redouane A, chômeur, âgé de 45 ans, qui a nié les faits à la barre, avec suivi socio-judiciaire de 8 ans à la sortie avec 4 ans encourus en cas de non-conformité. -conformité. Pour cet accusé, le procureur général demande le maintien de l’altération du discernement qui avait été conclue par un expert psychiatre. “Sinon la peine aurait pu être plus lourde», compte tenu des deux faits qui lui sont reprochés et de son positionnement, précise le procureur général.
Lorsque les enquêteurs lui ont montré la vidéo intitulée «bien violé» dans lequel il figurait, Redouane A. se disait choqué par le titre. Pas par son contenu qu’il a qualifié”d’un acte naturel“, a relaté le dossier.
Ce quadragénaire né au Maroc et abandonné par sa mère, a grandi en errant d’une ville à l’autre, porte un lourd bilan de 19 condamnations, dont une pour violences conjugales ; lorsque les enquêteurs ont voulu l’interroger, c’est à la prison de Salon qu’ils l’ont retrouvé. Ce père coupé de ses enfants revendiquait un diagnostic de schizophrénie, reconnu par une expertise psychiatrique. Puis démis de ses fonctions par une seconde opinion, sans tenir compte de l’altération de son discernement. Selon Dominique Pelicot, Redouane A. aurait tenté de le faire chanter au lendemain d’un deuxième viol perpétré à Mazan.
L’accusé lui a dit que des voix lui avaient dit «vas-y, vas-y, c’est pour leur faire plaisir», avant sa venue à Mazan. “des hallucinations qui semblent inauthentiques», selon le deuxième psychiatre, qui avait également retenu un «mépris total d’autrui, de son seul intérêt personnel et de croyances archaïques qui veulent qu’un mari dispose du corps de sa femme comme il l’entend« .
Depuis le 2 septembre 2024, 50 hommes et le principal accusé Dominique Pelicot sont jugés par le tribunal correctionnel départemental du Vaucluse. Tous sont accusés de viols ou d’agressions sexuelles sur Gisèle Pelicot, des actes orchestrés par son ex-mari qui recrutait sur le site Coco.gg, fermé depuis juin 2024. Une vingtaine d’autres violeurs sont dénombrés mais ils n’ont jamais été identifiés et n’ont donc pas répondu. pour leurs actes.
Gisèle Pelicot, symbole de la lutte contre les violences sexuelles
Avec courage et dignité, la victime a choisi de montrer son visage, que les abus qu’elle a subis soient dévoilés, que rien ne soit épargné par l’opinion publique. “La honte doit changer de camp», a-t-elle imploré au début du procès, assumant ce rôle très lourd de symbole de la lutte contre les violences sexuelles.
Lors des auditions, Gisèle Pelicot s’est définie comme une femme.détruit“, plus “déterminé à changer la société« . Depuis l’ouverture du procès, plusieurs manifestations contre «culture du viol» se sont déroulées dans toute la France.
Ils sont 50, c’est un peu tout le monde
Ils sont tous accusés de viol. Ils ont entre 26 et 73 ans. Ils ont des frères et sœurs, des voisins, des partenaires, des enfants. Ils sont maçon, jardinier, journaliste, travailleur précaire, infirmier, militaire, ingénieur, gardien de prison, retraité, pompier, conseiller municipal… Ils n’ont aucune pathologie mentale et, pour la plupart, pas de casier judiciaire. Leurs vies sont à la fois singulières et banales.
Accusé par accusé, retrouvez les portraits des 50 accusés des viols de Mazan.