Xherdan Shaqiri, décisif, mais pas n’importe quand.
Daniela Frutiger/freshfocus
De la limite du nombre. Très froidement, Xherdan Shaqiri est le meilleur buteur de Super League cette saison : neuf « points », soit deux buts et sept passes décisives. Quels débuts pour celui qui est revenu au FC Bâle en août. Sauf qu’il est permis de nuancer ce retour. A 33 ans, «Shaq» est loin de disputer le championnat suisse. Servette, qui se déplace à Saint-Jacques dimanche (16h30), doit s’en méfier. Sans paniquer.
Il n’y a rien à retenir de Shaqiri. Mais beaucoup à contextualiser. Car la plupart de ses statistiques ont été réalisées en un seul match : la victoire 6-1 à Winterthour le 26 octobre, lors de laquelle il a marqué deux fois (dont un corner direct) et délivré trois passes décisives. En d’autres termes, lors des neuf autres matches qu’il a disputés, le Bâlois a délivré quatre passes décisives.
On peut encore réduire l’échantillon : parmi ces quatre passes décisives, une a été délivrée contre Winterthour (victoire 5-0) et une autre à Yverdon (victoire 4-1), les Nord-Vaudois étant réduits à dix après vingt minutes.
Ce qu’il faut comprendre : l’impact décisif se mesure pour l’instant quasiment uniquement dans les rencontres où l’adversaire est devenu une victime expiatoire.
À son honneur, les deux dernières passes décisives ont été délivrées lors des deux matches contre les Young Boys, les deux fois sur coup franc indirect.
Un projet fait pour lui
Faut-il prendre au sérieux les statistiques de Xherdan Shaqiri ? Oui, car ce sont des matchs qui comptent. Mais ils doivent être nuancés par les matchs que Bâle a disputés récemment : des matchs où les hommes de Fabio Celestini ont été extrêmement dominants, dans des contextes tactiques qui convenaient parfaitement à Shaqiri, avec de longues phases de jeu mises en place dans le camp adverse, où il peut faire parler sa justesse. petits espaces.
Près du but, Xherdan Shaqiri se montre toujours menaçant, comme ici contre Yverdon en servant de relais à Bénie Traoré.
Là, il vaut mieux avoir l’ex-international que n’importe quel autre joueur de Super League. C’est dans ces moments-là que son impact est le plus frappant dans le jeu rhénan. Celestini a changé son approche en début de saison pour lui, passant d’un 3-4-3 dans lequel il n’a pas été facile de l’insérer à un 4-2-3-1 qui le met au centre du projet, avec toute la liberté dont il aime bénéficier.
Avec un Bâle dominant, il peut aller à droite, à gauche ou descendre bas pour organiser le jeu. Cela le traverse, et il lui donne du rythme et de l’inspiration. Imprévisible pour l’adversaire qui avait imaginé résister au FCB en étant bas et compact.
Espoir pour Servette
Mais quand ce n’était pas le cas, quand Bâle avait beaucoup moins de contrôle sur le jeu (comme à YB lors de la défaite 3-2 le 30 octobre), Shaqiri existait moins.
Le contexte tactique lui parle moins : des séquences défensives prolongées, de nombreuses transitions longues dans un sens ou dans l’autre, moins de ballons touchés à proximité du but. Alors, la passe qui change tout n’est plus si évidente, puisqu’elle doit se confronter à de nombreux écueils. Et ses indices de performance, jusqu’à présent, en souffrent.
Loin du but, quand Bâle peine à s’installer comme ici face aux Young Boys, Xherdan Shaqiri a moins d’impact.
C’est ce que doit imaginer Servette : faire de ce match une rencontre qui ne met pas Shaqiri à l’aise. Car, mine de rien, il reste Xherdan Shaqiri. Et l’exploit est encore à considérer. Même si cela est beaucoup moins probable si « XS » doit également courir, défendre et toucher le ballon loin du but.
