VIDÉO – Les anciens premiers ministres se sont retrouvés sur le même plateau, samedi soir, sur France 2. Le ton s’est durci lorsqu’ont été évoqués les différents conflits au Moyen-Orient et en Ukraine.
« Ouvrez Gaza maintenant » est le titre de la chronique Dominique de Villepin publié jeudi dans Libération. L’ancien premier ministre de Jacques Chirac (entre 2005 et 2007) l’a expliqué samedi soir sur le plateau de Léa Salamé dans “Quelle heure !” Pour lui, «le gouvernement israélien doit ouvrir les portes de gaza» pour mesurer les dégâts.
Le ton s’est durci lorsque l’homme politique de 71 ans a évoqué la position de la France dans le conflit au Moyen-Orient. Pour Dominique de Villepin, «le message a souvent été brouillé par différentes positions au fil du temps« . Et de citer l’une des premières déclarations d’Emmanuel Macron au Moyen-Orient qui «appelé à former une coalition antiterroriste». «Je ne pense pas que ce soit l’initiative qu’il fallait prendre», a-t-il encore estimé. Ce qui a fortement préoccupé Elisabeth Borne, ancienne première ministre d’Emmanuel Macron, également invitée autour de la table.
Celui qui est redevenu député du Calvados a voulu intervenir. “Il y a un envoyé spécial du président, Jean-Yves Le Drian…», a-t-elle argumenté avant d’être coupée par son voisin et ancien homologue. “C’est toute la formeswept Dominique de Villepin. Je préfère voir un certain nombre de dirigeants à travers le monde essayer d’apporter des solutions et des propositions. Le combat qu’il faut mener et que la France ne mène pas suffisamment est un combat de principes : ceux qu’il faut défendre en Ukraine et ceux à Gaza. Le droit international doit être respecté dans les deux cas», a-t-il insisté.
« Quelle est votre solution magique ? » »
Elisabeth Borne à Dominique de Villepin dans “Quelle époque !” sur France 2
«Ici, je pense qu’on entre dans la politique politique», a ajouté Elisabeth Borne. “Absolument pas», répond Villepin. “Quelle est votre solution magique ?”, a-t-elle alors répété. “Quand Joe Biden lance un ultimatum à Benjamin Netanyahu qui ne le respecte pas, quelle est votre solution magique ?» « Ce n’est pas accepter… », a déclaré avec conviction l’ancien ministre des Affaires étrangères. “Je n’accepte pas les massacres dans la bande de Gaza, et ensuite ?!», a encore demandé Borne.
Autre sujet de discorde : la guerre en Ukraine. L’ancien locataire du Quai d’Orsay estime que la France a deux mois avant l’arrivée au pouvoir de Donald Trump, «bloquer la diplomatie américaine qui prétend vouloir résoudre vite et seule» le conflit entre la Russie et l’Ukraine. Il appelle à travailler avec «les Ukrainiens et les Européens doivent établir une position qui servira de ligne rouge à Donald Trump« . Une nouvelle fois, Elisabeth Borne s’étrangla. “Monsieur de Villepin, je ne comprends pas, sur l’Ukraine, on a eu des séries de sanctions successives de l’Europe qui est restée unie pour sanctionner la Russie…». «Il y a des trains de sanctions, tu as raison» a reconnu son interlocuteur. Mais peut-on s’en contenter, sachant que toutes ces sanctions sont contournées ?».