Six jours après un match d’une folle intensité contre la Nouvelle-Zélande (30-29), les Bleus doivent renouer avec la bataille (ce vendredi 21h10) face à une équipe d’Argentine en confiance. Un défi dans un match piège, mais auquel le XV de France doit répondre avec brio pour poursuivre sa montée en puissance.
Comment raviver la flamme après avoir vécu une soirée hors du temps ? Comment se remotiver après être sorti vainqueur du véritable objectif de cette tournée de novembre ? C’est là tout l’enjeu : après avoir battu les All Blacks samedi dernier (30-29), dans un match époustouflant, avoir laissé beaucoup d’énergie, démontré une force de caractère, montré l’étendue du talent, de la polyvalence et de la combativité qui règne. Dans ce groupe France, il faudra mettre tous ces ingrédients pour tenir tête aux surprenants Argentins, ce vendredi au Stade de France (21h10).
Et ce ne sera pas une tâche facile. Aller de l’avant pour relever ce défi pourrait s’avérer tout aussi colossal que de faire tomber la Nouvelle-Zélande. Mais le résultat ne peut pas être aussi retentissant. Le niveau de jeu affiché par l’équipe de France devrait avoir peu d’équivalents par rapport à celui observé ces derniers mois. Encore un autre défi.
S’affirmer face à une génération argentine confiante
Car l’Argentine ne sera pas facile à manœuvrer. Elle vient de remporter un championnat de rugby remarquable. Les Pumas ont battu les Blacks en Nouvelle-Zélande (30-38). Puis l’Afrique du Sud (29-28), seule dans ce tournoi 2024, après un récital contre l’Australie (67-27). On peut ajouter à ce tableau de chasse la performance majeure en Irlande la semaine dernière, malgré la défaite (22-19), où la France dans son histoire contemporaine s’est souvent cassé les dents. Au Stade de France, les Bleus accueillent donc une Argentine galvanisée par une nouvelle génération, emmenée notamment par les Usapistes Joaquín Oviedo et Ignacio Ruiz, qui surfent sur la quatrième place du dernier championnat du Monde. Le tout sous la direction de Felipe Contepomi. Un mélange alléchant qui ressemble à l’archétype du trap match. Surtout, avec seulement six journées entre les deux matches.
C’est vraiment un joueur de rugby très intelligent.
« Cette équipe n’a pas peur. Ils sont constitués de grands joueurs qui voyagent bien et qui s’adaptent constamment au système mondial du rugby.analyzes Fabien Galthié. Les joueurs partent en Italie, en France, au Royaume-Uni, il y a des joueurs de rugby à sept qui ont longtemps évolué dans la meilleure équipe du circuit mondial. C’est vraiment un rugby très intelligent, qui rattrape les meilleures nations du monde. Il est difficile d’être plus méfiant. Et pour cause, les Bleus connaissent bien cette équipe. L’Argentine arrive à Saint-Denis avec une formation similaire à celle qui a accueilli le XV de France à Bueno Aires et Mendoza en juillet dernier. Avec un succès mitigé, contexte oblige.
L’été dernier, ce fut une victoire française (13-28) et argentine (33-25). Le ballon est au centre. Et cette équipe de France, « le meilleur possible » affirme le sélectionneur bleu, n’a plus du tout la même apparence qu’en juillet. Il est formaté avec une toute nouvelle flèche du temps, autour d’une nouvelle émulation qui est censée rendre cette équipe plus forte qu’elle ne l’était. « Plus la concurrence est forte dans le groupe, plus l’équipe de France sera forte. Ce qui est important, c’est cette vision 2025 au Tournoi puis à la Coupe du Monde.
Pour que ce discours continue à prendre du poids, il faut chasser les vieux démons argentins de l’été dernier. Continuez à gagner et à vous affirmer face à des nations qui ont le vent en poupe et qui sont capables de faire basculer, voire de faire chavirer, le navire bleu lancé à toute vitesse vers Australie-2027. Le tout avec des joueurs conquérants. Avant d’arriver plus confiant que jamais, avec un trois sur trois en novembre, contre le Pays de Galles, fin janvier prochain, pour le début du Tournoi des 6 Nations, et marquer ainsi le début de la nouvelle ère du mandat Galthié.