Arrivé en Algérie samedi 16 novembre dernier, selon nos informations, l’écrivain Boualem Sansal a été arrêté par la police. Révélations.
Il n’avait plus donné de nouvelles de ses proches depuis son arrivée à Alger samedi 16 novembre dernier, selon les informations de Marianne. Selon ses proches, l’écrivain Boualem Sansal a été arrêté par la police et emprisonné par le régime.
Agé de 75 ans, l’auteur de 2084 : la fin du monde (2015, Gallimard) a obtenu la nationalité française cette année.
Critique du système politique algérien, menacé par les islamistes, Boualem Sansal a toujours refusé de céder sous la pression d’Alger. ” En Algérie, tout était verrouillé », a-t-il affirmé à Marianne dans une interview. Malgré la censure de ses œuvres, il continue à voyager régulièrement dans son pays.
Un tour de vis ?
Depuis plusieurs années, le gouvernement algérien a en ligne de mire les écrivains algériens qui usent trop fortement de la liberté d’expression selon le régime.
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Le 4 novembre, le prix Goncourt a été décerné à l’écrivain et chroniqueur algérien de Marianne Kamel Daoud, pour son roman Houris. Une première dans l’histoire de la littérature algérienne. Plutôt que de s’en féliciter, l’Algérie a lancé une procédure judiciaire contre lui, l’accusant notamment, à travers une rescapée de la guerre civile qui se dit dépossédée de son histoire personnelle par Kamel Daoud, de « diffamation des victimes du terrorisme et violation de la loi sur la réconciliation nationale ». En effet, l’article 46 de la « Charte pour la paix et la réconciliation nationale » condamne quiconque parle librement de la guerre civile dans les médias.
Avant les plaintes, Kamel Daoud – qui a toujours été soutenu par Boualem Sansal – et son éditeur Gallimard avaient été interdits de séjour dans le pays. En raison de cette interdiction, ils n’ont pas pu assister au Salon du livre d’Alger.