Vingt et un mois après l’accident, le procès de Pierre Palmade s’est ouvert mercredi à Melun pour le grave accident de la route qu’il a provoqué en Seine-et-Marne sous l’emprise de stupéfiants, donnant lieu à la chute du récit ultra-médiatisé d’un comédien populaire coincé dans sa toxicomanie.
L’audience a débuté directement par une demande de l’avocat des victimes de l’accident, selon BFMTV. Me Moura Battikh évoque le statut du fœtus : «Mila était enceinte de six mois. On sait aujourd’hui que cet enfant, Solin puisque c’est le prénom choisi par ses parents, était viable au moment de l’accident.», rapporte l’avocat. “La viabilité est de 22 semaines et 500 grammes, selon les critères de l’OMS. Mila avait 27 semaines et pesait 1 080 grammes.“
Après la césarienne, les médecins n’ont remarqué aucun mouvement ni respiration. En termes juridiques, l’enfant naît viable, mais pas vivant. Symboliquement, le président du tribunal demande à Pierre Palmade : «Acceptez-vous d’être jugé pour homicide involontaire ?», ce à quoi le comédien a répondu : «Non», à la barre, avant de regagner sa place, le regard toujours aussi hagard, rapportent nos confrères de BFMTV.
Entré dans le tribunal par une porte dérobée pour échapper à la nuée des caméras, Pierre Palmade est assis sur le banc des accusés entre ses avocats, le teint pâle, le visage enfoncé, le regard dans le vide, vêtu d’une veste noire sur une chemise blanche. Appelé à la barre à l’ouverture de l’audience devant le tribunal correctionnel, il a décliné son identité à voix basse. L’humoriste ne prendra « probablement pas » la parole aujourd’hui, a déclaré son avocat Mourad Battikh à son arrivée.
Le 10 février 2023 en fin de journée, l’homme de théâtre et de télévision prenait le volant pour aller faire du shopping, après plusieurs jours de fête et de consommation effrénée de drogue. Sur une route du sud du département, sa voiture est entrée en collision avec un véhicule qui le précédait. Outre l’acteur alors âgé de 54 ans, l’accident a fait trois blessés graves issus de la même famille : un homme de 38 ans, son fils de six ans et sa belle-sœur de 27 ans. , qui a perdu son bébé après l’impact. ‘elle attendait.
Un accident de la route parmi les 52 000 recensés cette année-là en France métropolitaine. Mais du fait de la notoriété des accusés, cette collision va exploser en une tempête médiatique d’une rare intensité. Au fil de la cascade de révélations sur le mode de vie et les addictions de cet artiste à la dérive, le grand public découvre avec étonnement la face sombre d’un comédien populaire, bien qu’un peu démodé, qui met en scène depuis 30 ans son combat contre ses terreurs existentielles. .
Après une longue année d’information judiciaire, le juge d’instruction a renvoyé fin mai Pierre Palmade devant le tribunal correctionnel de Melun du seul chef de blessures involontaires, aggravées par l’usage de stupéfiants. Elle n’a pas retenu la qualification d’homicide involontaire, que le parquet avait requise pour la perte du fœtus, estimant que cette épineuse question au confluent de la bioéthique et du droit méritait un « débat devant le tribunal de première instance ».
Débats juridiques
“Ce choix du juge d’instruction est, à mon avis, très contesté et discutable, il doit donc être discuté”a déclaré l’avocat des trois victimes de l’accident, Me Mourad Battikh, au début de l’audience.
Suite à l’accident, le bébé a été extrait en urgence par césarienne du ventre de sa mère à six mois de grossesse, mais déclaré mort après 32 minutes de réanimation, sans avoir donné aucun signe de vie extra-utérine. Or, selon une jurisprudence constante de la Cour de cassation qui s’est prononcée sur des cas similaires d’accidents de la route, un enfant qui ne naît pas vivant n’existe pas en tant que personne morale.
« Dans cette affaire, tout le monde s’accorde pour contester une jurisprudence absurde »a estimé M. Battikh. En fin de journée, en février 2023, Pierre Palmade avait une grande quantité de cocaïne et de 3MMC (une drogue de synthèse) dans le sang lorsqu’il prenait le volant avec deux compagnons « bringue », qui n’ont pas été poursuivis.
Ses belles heures des années 1990-2000 derrière lui, lourdement endetté, l’humoriste est tellement embourbé dans sa toxicomanie qu’il n’arrive plus à travailler.
Sur la départementale 372 à hauteur de Villiers-en-Bière, la Peugeot 3008 de sa société de production s’engage dans la voie de circulation en sens inverse et percute frontalement la Renault Mégane de la famille Y. qui arrivait en sens inverse.
Les membres de la famille blessés souffrent encore des séquelles physiques et psychologiques de l’accident.
Pierre Palmade est un récidiviste en raison d’une condamnation en 2019 pour usage de drogue. Il encourt une peine de quatorze ans d’emprisonnement et de 200 000 euros d’amende.
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