Une cour d’appel roumaine a donné cette semaine raison à l’influenceur Andrew Tate, qui fait face à de multiples accusations en Roumanie, notamment trafic d’êtres humains et viol.
Mardi, la Cour d’appel de Bucarest a accepté les appels de Tate et ceux de Tristan Tate, Manuela Naghel et Luana Radu dans leur procès contre la décision du tribunal de Bucarest de faire passer leur affaire en jugement. Le tribunal a évoqué d’importantes irrégularités dans le dossier de l’accusation et des violations des droits légaux des accusés.
Cependant, à la suite de cette décision, des affirmations trompeuses ont commencé à apparaître sur les réseaux sociaux, exagérant le résultat de la décision de la cour d’appel.
La réclamation
Plusieurs publications sur X, anciennement Twitter, publiées le 19 novembre 2024, affirmaient que l’affaire de traite d’êtres humains d’Andrew Tate avait été classée sans suite.
Un post sur X de Sulaiman Ahmed, consulté 414 000 fois, disait : «RUPTURE : Le dossier du frère Tate vient d’être officiellement classé sans suite ! DIICOT a été reconnu coupable d’avoir créé de FAUSSES PREUVES contre les frères Tate ! Félicitations! @Cobratate @TateTheTalisman.
Un autre message du Dr Anastasia Maria Loupis, consulté 86 000 fois, contenait le même message qu’Ahmed, ajoutant : « Les gens qui connaissent les frères vous l’ont dit depuis le début !
Le commentateur politique américain Jackson Hinkle a déclaré dans un message consulté 259 900 fois : « RUPTURE : La fausse affaire de traite des êtres humains contre Andrew Tate (@Cobratate) et Tristan Tate (@TateTheTalisman) a été REJETÉ. Félicitations MONSIEUR !
Les faits
Ces affirmations sont inexactes.
Bien que la Cour d’appel de Bucarest ait statué en faveur de Tate, comme l’a rapporté Reuters depuis Bucarest, sa décision stipule que certaines preuves du dossier, notamment les déclarations des victimes et les témoignages des Tate, tous deux jugés irrecevables, devraient être retirés.
Le dossier d’accusation contenait des incohérences, des descriptions inappropriées des actes commis par les suspectes et des détails manquants sur la saisie des avoirs.
La décision de justice indique que le bureau d’enquête DIICOT dispose de cinq jours pour remédier à ces irrégularités et décider de renvoyer l’affaire en justice ou de la retirer.
Alors que l’avocat principal de Tate a déclaré que le tribunal avait décidé d’exclure les « preuves clés » démontrant « l’absence de plaintes fondées contre eux », l’affirmation selon laquelle l’affaire a été entièrement rejetée est présomptive.
Semaine d’actualités a contacté DIICOT et les représentants d’Andrew Tate par e-mail pour commentaires.
Les frères Tate ont été arrêtés à Bucarest par l’agence roumaine de lutte contre le crime organisé, DIICOT, en décembre 2022. Ils sont engagés dans une bataille juridique en cours avec les procureurs roumains, notamment en luttant contre la détention à domicile et en célébrant la restitution de leurs produits de luxe saisis lors des raids de la DIICOT. .
Parallèlement aux allégations de traite d’êtres humains, y compris de traite de mineurs, la DIICOT enquête également sur des crimes présumés liés à des actes sexuels avec un mineur, à la formation d’un groupe criminel organisé, au blanchiment d’argent et à la falsification de déclarations.
Les infractions présumées se sont produites entre 2014 et 2024.
Parallèlement aux accusations en Roumanie, Tate fait l’objet d’une poursuite civile par quatre femmes au Royaume-Uni qui l’accusaient de multiples crimes à leur encontre entre 2013 et 2016, notamment des viols, des violences physiques et des contrôles coercitifs. Tate a nié les allégations du procès.
En mars, les frères Tate ont fait l’objet d’un mandat d’arrêt britannique pour des allégations d’« agression sexuelle » entre 2012 et 2015, mais on ne sait pas si elles se rapportent aux mêmes allégations dans le cadre du procès civil. Ils ont de nouveau clamé leur innocence et ont critiqué la décision d’un tribunal roumain autorisant leur extradition vers le Royaume-Uni une fois leur procès pénal terminé à Bucarest.
La décision
FAUX.
L’affaire n’a pas été classée. Le bureau d’enquête DIICOT dispose d’un délai de cinq jours pour corriger les irrégularités de son acte d’accusation et dire s’il envisage de retirer l’affaire ou de renvoyer l’affaire en justice.
VÉRIFICATION DES FACTS PAR l’équipe Fact Check de Newsweek