À la télévision, sur les sites Internet des journaux, sur les réseaux sociaux, le chiffre « 1 000 » est aujourd’hui partout en Ukraine. Les chaînes d’information diffusent des reportages et des clips, mosaïques d’images chocs qui tentent de résumer ce que vit le pays depuis le 24 février 2022. « Mille jours ensemble. Mille jours d’Ukraine », écrit le président Zelensky à propos de X. Mille jours de guerre, et pour les médias ukrainiens, il n’y a pas d’autre solution que de continuer à tenir le coup.
« Les Ukrainiens se souviennent toujours de ces premières heures du 24 février 2022 où, après que Poutine ait proclamé dans la nuit la soi-disant « opération militaire spéciale », les premières bombes et obus ont commencé à exploser dans les villes du pays », décrit le journal Se concentrer sur son site. «A cette époque, le chef du Kremlin annonçait les objectifs de cette guerre qu’il nous infligeait : la ‘démilitarisation’ et la ‘dénazification’, même si les propagandistes russes étaient incapables d’expliquer clairement en quoi cela consistait. »
Défaite de la Blitzkrieg russe
L’opération lancée le 24 février 2022 avait pour objectif « une réplique de l’opération américaine Desert Storm » contre l’Irak en 1991. La stratégie russe “a planifié la destruction des centres de commandement ukrainiens à l’aide de puissantes frappes de missiles et d’aviation, ainsi que l’encerclement rapide des forces ukrainiennes pour menacer Kiev”, rappelle les médias ukrainiens. Mais « La Blitzkrieg russe a échoué » et :
“Au millième jour, la Fédération de Russie contrôle moins de territoire en Ukraine qu’au cours du premier mois d’agression à grande échelle.”
« La grande guerre, ajoute la version ukrainienne de Liberté radio, a démontré la capacité des Ukrainiens à défendre leur territoire, à contre-attaquer, à regagner du terrain, à s’adapter rapidement aux nouvelles réalités, à vivre et à travailler sous des frappes constantes de missiles et de bombes.»
Mais tout cela a un prix, reconnaît le site, qui rappelle que la guerre a « 15 574 tués et 25 969 blessés parmi la population civile, même si les chiffres réels sont sans doute bien plus élevés. Et 15 059 citoyens ukrainiens ont été déportés ou emprisonnés par les occupants russes. Là encore, précise le site, “Les chiffres réels pourraient être bien plus élevés.” A cela s’ajoutent « 6,7 millions de réfugiés dans le monde, dont 4,2 millions en Europe, et 3,5 millions de personnes déplacées. »
Une probable poursuite des combats
A l’occasion de cette date marquante, les commentateurs s’interrogent sur l’avenir du conflit, et du pays. Comme l’expert militaire Oleksandr Moussiienko, qui s’exprime sur le site d’information Glavred. « Mille jours de « grande » guerre contre la Russie : et ensuite ? se demande-t-il. Il est « Il est difficile de prédire la durée de la guerre, car de nombreux facteurs entrent en jeu. »
« Dans les mois à venir, il croit, il faut s’attendre à la poursuite des combats dans la région de Donetsk et en direction de Zaporizhzhia, où l’armée russe est active. Les forces ukrainiennes retiendront l’ennemi et repousseront ses multiples attaques, et l’offensive russe finira par s’arrêter. » Il prédit :
“L’automne prochain, ni l’armée russe ni l’armée ukrainienne ne seront en mesure de mener des opérations à grande échelle.”
Dans cette situation, conclut-il, il faut envisager une « scénario pessimiste ». « Nous nous retrouverons alors pendant longtemps dans des conditions où il n’y aura ni guerre ni paix, il n’y aura pas de combats intenses, mais nous ne serons pas en mesure de négocier la paix. […]. Et il y a toujours un risque d’assister à une reprise de la grande guerre.»