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Devant le tribunal correctionnel du Vaucluse, lundi 18 novembre, Caroline Darian, la fille du couple Pelicot, s’est considérée comme “la grande oubliée” du procès pour viol de Mazan, se disant persuadée qu’elle aussi avait été droguée et violée par son père. Dominique, comme sa mère Gisèle.
Caroline Darian l’a annoncé samedi 26 octobre sur son compte Instagram, en écrivant qu’elle retournait à la clinique pour se reposer pendant la suspension d’une semaine du procès pour viol de Mazan. La fille de Gisèle Pélicot avait envie de prendre du temps pour elle, avant de revenir “en pleine forme”, a-t-elle assuré. Visiblement en forme, la fille de Dominique Pelicot – principal accusé dans cette affaire – a témoigné lundi 18 novembre devant le tribunal correctionnel du Vaucluse, quelques minutes après ses frères David et Florian.
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La femme de 45 ans se considérait comme « la grande oubliée » du procès pour viol de Mazan, se disant persuadée qu’elle aussi avait été droguée et violée par son père Dominique, comme sa mère Gisèle. « La seule différence entre elle et moi, c’est le manque de preuves me concernant. Pour moi, c’est une tragédie absolue”, a-t-elle expliqué. Caroline Darian a répété qu’elle « essayait de se reconstruire » car sa vie était « entre parenthèses depuis quatre ans ».
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“Tu me regardes de manière incestueuse”
Pour rappel, à l’automne 2020, les trois enfants du couple avaient appris cette décennie de viols orchestrés par leur père, sur leur mère, qu’il droguait aux anxiolytiques pour la proposer à des dizaines d’hommes recrutés sur internet. Mais, sur les fichiers stockés dans l’ordinateur de Dominique Pelicot, les enquêteurs ont également découvert des images de Caroline nue, prises à son insu. Dans certaines, elle apparaît endormie, portant parfois les sous-vêtements féminins de sa mère. Depuis, elle est « persuadée » qu’elle aussi a été droguée par son père, avec le doute lancinant d’avoir elle aussi été violée dans son sommeil. Des faits que Dominique Pelicot a persisté à nier lundi.
Celle qui a créé une association de soutien aux victimes de soumission chimique s’est adressée directement à son père. « Dans vos dossiers dégoûtants, […] tu ne me regardes pas comme un père regarde sa fille, mais de manière incestueuse. Mais vous n’aurez jamais le courage de dire la vérité. « Pour moi ce procès, […] c’est aussi le procès historique de soumission chimique en France. Je travaille en coulisses, j’interpelle les pouvoirs publics. Mais à quel prix ? Celle de ma santé mentale, au prix de ma survie et de ma réparation personnelle », a-t-elle déclaré.
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“Je n’abandonnerai pas, je m’engage jusqu’au bout : tant que nous n’aurons pas réussi à obtenir des mesures (sur cette question des soumissions chimiques) en France, je continuerai à mobiliser sur le terrain”, a conclu Caroline Darian.