Le bras de fer sur les économies que les collectivités locales devront consentir l’an prochain se durcit. Alors que le projet de loi de finances 2025 (PLF) sera discuté en séance publique au Sénat à partir du 25 novembre, le président de la deuxième chambre, Gérard Larcher (Les Républicains), a déclaré dans Le journal du dimanche du 17 novembre que cet effort devrait être “environ deux milliards d’euros”très loin des cinq milliards initialement demandés. « Il en manque trois par rapport à ce que prévoyait le gouvernement. On les trouvera ailleurs »» a-t-il précisé, sans en dire plus.
Depuis la présentation du PLF 2025 en octobre, les élus locaux n’ont cessé d’accentuer la pression pour alléger la charge. Face à cette colère, le Premier ministre a commencé à lâcher prise, « sachant dès le départ que ce serait une condition du soutien de la majorité sénatoriale »rappelle le président de la commission des Finances du Sénat, le sénateur socialiste de la Haute-Garonne Claude Raynal. Sans parler de ça « le président du Sénat et les sénateurs de la majorité retournent chaque semaine dans leurs circonscriptions et reçoivent en face, de la part des élus locaux, le refus catégorique des mesures d’austérité »note le sénateur socialiste de la Sarthe Thierry Cozic.
Vendredi 15 novembre, s’exprimant devant les départements réunis en congrès, Michel Barnier a assuré : « Je suis là pour vous dire, compte tenu de votre situation très particulière, que nous allons réduire très significativement l’effort que vous demande le projet de loi de finances »a-t-il déclaré. Cependant, il n’a avancé aucun montant.
Des critères « discutables »
Dans le cadre fixé par le Premier ministre, trois mécanismes devaient permettre d’atteindre 5 milliards d’euros. Les 450 plus grandes collectivités du pays ont dû mettre de côté 2% de leurs revenus (pour un gain espéré par le gouvernement de 3 milliards d’euros). La part de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) qui revient aux collectivités devait être gelée en 2025 (1,2 milliard). Enfin, le fonds de compensation de la TVA, qui soutient les dépenses d’investissement communautaires, devait être moins généreux (0,8 milliard).
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Prenant acte des concessions faites vendredi par le Premier ministre, Gérard Larcher a estimé dimanche qu’il fallait désormais “maigre” sur la réserve de 2% dont les critères sont “discutable”. « La commission sénatoriale des financesil a dit, est en train de remodeler en profondeur ces systèmes de financement pour protéger les départements et les communes. «Gardons à l’esprit que les collectivités représentent 70% des investissements publics»il a noté dans Le JDD.
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