Mort de Denise Holstein à 97 ans, survivante française d’Auschwitz qui “ne voulait pas oublier”

Mort de Denise Holstein à 97 ans, survivante française d’Auschwitz qui “ne voulait pas oublier”
Mort de Denise Holstein à 97 ans, survivante française d’Auschwitz qui “ne voulait pas oublier”

Denise Holstein, survivante française du camp d’extermination d’Auschwitz, est décédée samedi à Antibes (Alpes-Maritimes).

Depuis les années 1990, elle se rend dans les écoles pour raconter son histoire.

Elle est décédée à l’âge de 97 ans.

Sa mémoire était précieuse. La survivante du camp d’extermination nazi d’Auschwitz-Birkenau Denise Holstein est décédée samedi à Antibes (Alpes-Maritimes), à l’âge de 97 ans. Cette femme, l’une des dernières survivantes des lieux en , a été arrêtée avec sa famille à 1943 lors d’un raid à Rouen (Seine-Maritime). D’abord détenue au camp d’internement de Drancy (Seine-Saint-Denis), elle est ensuite transférée à l’hôpital de Louveciennes (Yvelines) pour y soigner neuf enfants juifs.

Durant l’été 1944, à l’âge de 17 ans, elle est déportée à Auschwitz. Transférée ensuite au camp de Bergen-Belsen, elle n’est libérée qu’au printemps suivant, en avril 1945, lorsque l’armée britannique libère les lieux. Pendant une grande partie de sa vie, Denise Holstein est restée silencieuse sur son expérience traumatisante de ce lieu. Mais, au début des années 90, une discussion avec Serge Klarsfeld, historien et figure de l’antinazisme, parvient finalement à la convaincre de prendre la parole dans les salles de classe.

Transmettre vos expériences aux plus jeunes

Depuis cette période, elle se rend inlassablement dans les écoles pour raconter son histoire et transmettre ce qu’elle a vécu. Dans une longue interview accordée à Indiquer en 2020, elle dit avoir pris conscience de la mauvaise connaissance de la Shoah d’une partie de la population. “Pendant des années, on n’en a pas parlé, et finalement peu de gens ont pris la parole pour témoigner, dit-elle à l’époque. L’Éducation nationale n’a pas fait son travail. Les professeurs qui m’écoutaient dans les classes que je visitais, à partir du début des années 1990, étaient étouffés par ce que je disais. C’est une bonne chose que nous ne leur ayons pas appris !

Denise Holstein avait également écrit un livre intitulé « Je ne vous oublierai jamais, mes enfants d’Auschwitz », publié en 1995. Un témoignage sur la déportation à destination des jeunes, dans lequel elle raconte son arrestation et sa déportation. Outre ses quelques retours à Auschwitz lors de voyages scolaires avec des étudiants, elle publie un deuxième ouvrage en 2008, elle publie un deuxième ouvrage, « Le Manuscrit de Cayeux-sur-Mer ». Une partie de ce livre est basée sur le texte qu’elle a écrit à son retour des camps, alors qu’elle n’avait que 18 ans.

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La figure de Denise Holstein a été saluée par plusieurs personnalités politiques. “Denise Holstein était une grande dame rouennaise, a réagi sur le réseau social Nouss Nous sommes fiers qu’une salle municipale porte son nom, et qu’une plaque commémorative honore sa mémoire.“Le président (Renaissance) de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Renaud Muselier, a également publié un message pour lui rendre hommage.”La Région Sud s’incline devant la mémoire de Denise Holstein, l’une des dernières survivantes françaises d’Auschwitz et de Bergen-Belsen», a-t-il déclaré.


TA

 
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