Les partenaires sociaux ont également trouvé un consensus sur les seniors et le dialogue social.
Les syndicats et le patronat sont parvenus jeudi 14 novembre au soir à trois projets d’accords, assurance chômage, emploi des seniors et dialogue socialaprès de longues négociations, évitant ainsi de donner la main au gouvernement sur ces sujets sensibles. Chaque organisation devra désormais le valider individuellement, tout comme l’exécutif.
Concernant les seniors, les signataires souhaitent expérimenter sur cinq ans un contrat de travail « pour favoriser l’expérience », pour favoriser l’embauche dès 60 ans (57 ans en cas d’accord de branche). Et misez également sur la retraite progressive, qui permet de percevoir une partie de sa pension tout en travaillant à temps partiel.
Ils souhaitent également, du côté du dialogue social, mettre un terme à un article qui plafonne le nombre de mandats des élus dans les entreprises.
Ce sont d’ailleurs les principales modifications prévues au 1er janvier 2025 pour l’assurance chômage. Ils devraient générer 2,48 milliards d’euros d’économies sur la période 2025-2028, puis rapporter à terme 1,7 milliard d’euros par an, au-delà des attentes du gouvernement.
Accéder
Premier changement : pour s’inscrire pour la première fois à l’assurance chômage, il faudra avoir travaillé au moins cinq mois, et non six, au cours des 24 derniers mois.
Durée
Le seuil donnant droit à une indemnité de longue durée (22,5 mois maximum) est relevé de deux ans : il passe de 53 à 55 ans. Celui qui donne droit à 27 mois grimpe de 55 à 57 ans.
Une baisse des droits des seniors mais une grosse économie selon l’Unédic : 350 millions d’euros sur quatre ans. Pour les autres demandeurs d’emploi, la durée maximale d’indemnisation est fixée à 18 mois. Le projet d’accord prévoit également de décaler l’âge à partir duquel le maintien de l’allocation est possible jusqu’à l’obtention de la retraite à taux plein, “en cohérence avec l’évolution progressive de l’âge légal de la retraite jusqu’à 64 ans années en 2030« .
Montant
L’allocation perçue par le demandeur d’emploi sera la même chaque mois, sur la base de 30 jours. Mais les chômeurs perdront cinq jours d’indemnisation sur une année entière et même six les années bissextiles. Cela générera des économies de 1,2 milliard d’euros sur quatre ans. En revanche, pour tenir compte de la situation délicate des seniors, la réduction des allocations de chômage, qui concerne les hauts revenus, ne sera plus appliquée à partir de 55 ans, contre 57 ans jusqu’à présent.
Cotisations de l’employeur
La contribution patronale à l’assurance chômage passera de 4,05 % à 4 % du salaire brut au 1er mai 2025. Pour un coût d’environ 1,5 milliard d’euros en quatre ans.
Entrepreneurs
Pour tous les demandeurs d’emploi qui créent ou reprennent une entreprise, le nouveau texte aborde les “effets d’aubaine« . L’objectif : éviter qu’un ancien chômeur ayant trouvé un CDI à temps plein continue à percevoir une aide. Et économiser au passager 1,4 milliard d’euros en quatre ans.
Travailleurs frontaliers
L’accord vise également à réduire les indemnisations de certains travailleurs frontaliers, en appliquant un coefficient basé sur le niveau de salaire du pays dans lequel ils ont travaillé, ce qui devrait réduire leur allocation. Les signataires souhaitent également que les frontaliers ne puissent pas refuser un poste au niveau salarial français, selon BFMTV.
Saisonnier
Les partenaires sociaux souhaitent en revanche sécuriser la situation souvent précaire des saisonniers : la condition d’affiliation est abaissée (cinq mois), tout comme le plafond des périodes non travaillées prises en compte dans le calcul de l’allocation.