La France a envoyé 40 secouristes et une dizaine de pompiers en Espagne pour venir en aide aux populations touchées par les inondations qui ont fait plus de 200 morts.
Aide bienvenue. Deux semaines après les premières inondations qui ont fait plus de 200 morts en Espagne, les premiers pompiers français sont arrivés sur place pour aider la population et les secours locaux à déblayer la boue encore très présente, notamment dans la région de Valence.
Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau l’a annoncé lundi sur la protection civile”.
A Picanya, commune de la province de Valence, pompiers français et espagnols travaillent désormais ensemble pour évacuer les eaux boueuses qui ont envahi un hall d’exposition de plus de 1 000 m².
“Ils remplissent les seaux, la première chaîne amène les seaux en bas des escaliers et les place au bout de la passerelle”, explique Victor Martinez, chef des secours internationaux français des pompiers, à BFMTV.
Un travail à long terme
Depuis trois jours, Patrick et Jérôme, deux pompiers français envoyés sur place, tentent de dégager cette galerie. Mais la tâche semble infinie.
« On a l’impression de n’avoir rien fait tellement il y a beaucoup à faire, confie Patrick, déçu.
En raison des mauvaises conditions sanitaires, les pompiers portent des masques lors de leurs interventions et prennent régulièrement des pauses en plein air. « Comme c’est de la boue, il y a forcément du gaz qui s’évacue, explique Patrick. “Nous ne savons pas ce que c’est donc nous devons aérer de temps en temps.”
Alors que la saleté s’infiltre régulièrement sous leurs combinaisons de protection, les pompiers se contentent tant bien que mal de lingettes. “Il n’y a pas d’autre moyen de se désinfecter”, explique Raquel, une volontaire espagnole.
« Des gens formidables »
En travaillant ensemble dans des conditions difficiles, des liens se nouent entre pompiers français et espagnols, unis dans ce drame.
« On ne se connaît pas et trois secondes plus tard, on s’embrasse parce qu’on a travaillé comme des fous », assure Patrick.
“Enfin, nous sommes nombreux, mais il nous manque des armes, alors que (les pompiers français) viennent d’aussi loin, je me sens très chanceuse de travailler avec ces gens formidables”, salue Raquel, pompier volontaire.
Même si parfois la barrière de la langue peut rendre la collaboration plus complexe, les volontaires parviennent toujours à se comprendre. « Comme les Italiens, avec leurs mains, c’est le langage universel », s’amuse le pompier français.
La région reconnaît des « erreurs »
Une équipe supplémentaire de 10 pompiers est attendue ce samedi à Valence et ses environs. Willy Guérin, membre de l’ONG Pompiers d’Urgence Internationale, chef de mission pour Valence, partait ce samedi matin de Limoges. Il devait rejoindre, avec plusieurs autres pompiers, les communes de Picanya et Moncada.
“Nous nous mettrons à leur disposition pour les aider du mieux que nous pouvons”, a-t-il assuré sur BFMTV.
« Après avoir repris contact avec notre premier chef de mission, ça se passe très bien, que ce soit avec les pompiers, les militaires et les habitants, tout le monde travaille ensemble pour essayer de ramener les habitants à une vie un peu plus normale, même si on sait que il reste beaucoup de travail», a-t-il également expliqué.
Vendredi, le président de la région de Valence Carlos Mazón, membre du Parti populaire (PP, droite conservatrice), a reconnu pour la première fois des « erreurs » dans la gestion des inondations. “Je tiens à m’excuser” auprès des personnes qui ont eu “le sentiment que l’aide n’arrivait pas ou n’était pas suffisante”, a-t-il déclaré, alors que le bilan provisoire vendredi était de 224 morts, dont 216 dans la seule région de Valence.
Rebecca Blanc-Lelouch, Coline Chambolle, avec Juliette Desmonceaux
