Trois anciens collègues de Manu Lévy, qui accusent notamment l’animateur star de NRJ de « harcèlement moral » qu’il conteste, ont obtenu gain de cause contre la radio ce vendredi 15 novembre aux prud’hommes, cette dernière étant condamnée à leur verser plus de 300 000 €.
Une « grande victoire »
Les prud’hommes ont notamment requalifié en CDI les contrats d’Isabelle Giami et Valentin Chevalier, indemnisés pour licenciement « sans motif réel et sérieux »selon le jugement, auquel était présent un journaliste duAFP.
Il a annulé la rupture conventionnelle du contrat d’Aude Fraineau, qui exigeait également des heures supplémentaires.
Tous trois, qui ont quitté la station en 2023, doivent également être indemnisés pour préjudice moral.
“C’est une grande victoire assez nette et sévère pour NRJ”a accueilli leur avocat Me Pierre Vignal, rejoint par leAFP au téléphone. “De toute évidence, le harcèlement moral a été reconnu.”
« NRJ prend acte des décisions annoncées, dont les détails et les motivations ne sont pas connus en l’état, et ne seront pas disponibles avant plusieurs jours, elles doivent donc être interprétées avec prudence »a nuancé la radio dans un communiqué transmis à l’AFP.
Elle “se réserve le droit de faire appel” et souligne “que les demandes des plaignants reposent en partie sur des accusations reprises par une enquête interne en 2023” dont la validité est contestée.
L’affaire comptait cinq plaignants, dont quatre ont obtenu gain de cause.
«Leur santé dégradée»
Cyrille Laporte, membre du comité social et économique (CSE), qui a contesté un avertissement après une tentative de licenciement, doit également être indemnisé à hauteur de 8 000 euros par Chérie FM, propriété de NRJ.
Pauline Goireau, qui a lié la fin de sa période d’essai dans la filiale podcast de NRJ au fait que son compagnon, Valentin Chevalier, était “lanceur d’alerte”a été licencié.
Les anciens collaborateurs de Manu Lévy, aux commandes de la matinale depuis 2011, le critiquent « contrôle extrême » et « une charge de travail immense »a expliqué Me Vignal auAFP en avril.
«Tous ont vu leur santé affectée» et « a subi des dommages dans sa carrière »a-t-il ajouté, affirmant que le harcèlement a été « le facteur déterminant » dans leur départ de la gare.
L’hôte « réfute catégoriquement tous les faits dont (il est) accablé ». « En 13 saisons sur NRJ, je n’ai eu connaissance d’aucune plainte me concernant. Ces 10 dernières années, Valentin Chevalier est resté 8 ans, Isabelle Giami 5 ans »a-t-il souligné en avril dans une déclaration envoyée auAFP.
Gaël Sanquer, directeur adjoint des médias musicaux du groupe NRJ, a souligné le « Tableau noir, caricatural et trompeur » rédigé par les plaignants.
En parallèle de la procédure prud’homale, deux enquêtes sont en cours, selon Me Vignal, l’une visant une collègue de Manu Levy pour agression sexuelle, l’autre NRJ pour subornation de témoin.