Cette période des « premières fois » résonne chez tout le monde. L’âge du premier rapport sexuel est l’un des indicateurs importants de l’enquête « Contexte des sexualités en France » (Inserm, ANRS-Maladies infectieuses), dont la quatrième édition a été dévoilée mercredi 13 novembre. En 2023, il sera de 18,2 ans. ans pour les femmes et 17,7 ans pour les hommes. Des chiffres médians en légère augmentation depuis la précédente version de l’enquête : en 2006, filles et garçons sont entrés dans la sexualité avec un écart plus faible, à 17,6 ans pour les premières et 17,2 ans pour les seconds.
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Des jeunes plus patients ? Pas nécessairement. La photographie se concentre sur la « génération Covid », celle qui a connu l’impact des confinements successifs en 2020 et 2021, et une fuite vers l’autonomie, de fait contrariée. Mais le “ascension” est en cours depuis plus longtemps, souligne Nathalie Bajos, directrice de recherche à l’Inserm qui a coordonné l’enquête. Entre autres hypothèses explicatives, le sociologue cite la crise économique de 2008, « ce qui a notamment contribué à la baisse du nombre de parents quittant le foyer familial »la détérioration de la santé mentale des jeunes, bien documentée au cours de la dernière décennie, mais aussi un « une plus grande réflexivité » sur la sexualité auprès des nouvelles générations mieux informées.
Une génération plus active dans sa sexualité
Au cours de l’enquête, le choix a été fait de ne pas définir précisément ce que recouvre ce premier rapport sexuel. Une manière de laisser à chacun la liberté d’en définir les contours. Cependant, dans la grande majorité des cas, elle est associée “au premier acte de pénétration”explique Mmoi Bajos. Cela reste un moment fondateur, et les jeunes l’évoquent comme tel, faisant toujours la différence entre “ceux qui l’ont fait” et “ceux qui ne l’ont pas fait”. Néanmoins, « aujourd’hui, l’entrée dans la sexualité est vécue comme un processus dont cette première relation s’inscrit, sans nécessairement en être le point de départ »se souvient Armelle Andro, démographe à l’université Paris-I, qui a également coordonné l’enquête.
Le chercheur énumère “mesures” entrée dans la sexualité : premiers échanges numériques, premiers interactions et signalements de séduction sur les réseaux sociaux, premiers flirts, ce que les jeunes appellent “le préli” (pour les préliminaires), dit-elle. La masturbation, dont sont victimes un nombre croissant de femmes, y compris des femmes plus jeunes, en fait partie.
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