Handicapé depuis le Bataclan, il a gravi le Kilimandjaro avec sa femme – Édition du soir Ouest-

Handicapé depuis le Bataclan, il a gravi le Kilimandjaro avec sa femme – Édition du soir Ouest-
Handicapé depuis le Bataclan, il a gravi le Kilimandjaro avec sa femme – Édition du soir Ouest-France

Propos recueillis par Tara BRITTON.

Pierre Cabon est devenu paraplégique après l’attentat du Bataclan, sa femme est valide. Ensemble, ils parcourent le pour démocratiser les voyages d’aventure en fauteuil roulant. Ce couple français est à l’affiche du film Roue librediffusé ce mercredi 13 novembre (16h45) dans le cadre du Festival international du film et du livre d’aventure de La Rochelle, neuf ans après les attentats du 13 novembre.

Roue libre retrace peut-être le défi le plus fou de Pierre et Myriam Cabon : gravir le Kilimandjaro, le plus haut sommet d’Afrique (5 895 m), dans un fauteuil. Le film sera diffusé ce mercredi 13 novembre, à 16h45, à La Rochelle, dans le cadre du Festival international du film et du livre d’aventure.

Pierre Cabon, devenu paraplégique après les attentats du Bataclan il y a neuf ans, ainsi que Myriam, son épouse, témoignent de cette aventure. Entretien.

Cette ascension est-elle votre meilleur souvenir de voyage ?

Myriam Cabon : Pour ma part, oui. Nous avons vécu une aventure humaine incroyable, malgré une fin difficile, puisqu’il a fallu décider de faire demi-tour avant d’atteindre le sommet.

Comment vous est venue l’idée de gravir le Kilimandjaro en fauteuil roulant ?

Myriam Cabon : Au début de notre tour du monde, en 2019, nous avons décidé de nous lancer un défi par continent. En Amérique du Sud, nous avons visité le Machu Picchu à pas dans toutes les directions. En Océanie, nous avons traversé la Nouvelle-Zélande en tandem. Et pour l’Afrique, nous voulions gravir le Kilimandjaro.

Des roues doubles croisées furent d’abord fixées sur la chaise de Pierre Cabon, avant d’être remplacées par des roues de moto. (Photo : Nicolas Sebag/Wheeled World)

Comment vous êtes-vous préparé ?

Myriam Cabon : Nous sommes passés par l’agence Terres d’aventures. Il a fallu s’équiper. Nous avons récupéré une chaise d’occasion robuste sur laquelle nous avons installé des roulettes doubles transversales. Nous nous sommes préparés pendant cinq mois physiquement avec des séances de crossfit. Sur place, jeIl y avait une équipe de seize guides et porteurs. Il y avait la sœur de Pierre, un de ses amis et un autre de nos amis. Et un réalisateur qui a donc tourné ce documentaire. Nous étions convaincus que nous étions prêts et en fait, pas du tout ! C’était donc une aventure très cool. (sourire).

Lire aussi : PORTRAIT. Du Bataclan au Kilimandjaro : Pierre et Myriam Cabon, aventuriers du fauteuil

Ce qui s’est passé?

Pierre Cabon : Par téléphone, le guide nous a indiqué qu’il y avait des escaliers. On sait les assembler, c’est facile pour nous, on a trouvé la technique. Sauf qu’en arrivant dans la forêt, il y avait des cailloux partout, comme un éboulement. Le sol ressemblait à ceci sur toute sa hauteur. La veille, nous nous étions entraînés ailleurs pour tester le matériel et nous avons cassé deux roues. Au pied du Kilimandjaro, ils avaient changé les roues en y mettant des roues de moto. Ce qui ne correspondait pas du tout à notre préparation car la chaise pesait beaucoup plus lourde. Nous n’étions pas prêts.

Au fil de leurs voyages, Myriam Cabon et son mari Pierre ont développé une technique de randonnée. Grâce à deux cordes d’escalade et un harnais d’expédition polaire, ils sont reliés et se déplacent avec un effort commun. (Photo : Nicolas Sebag / Monde à roues)

En quoi consiste l’ascension du Kilimandjaro ?

Pierre Cabon : Quatre jours de montée et deux jours de descente avec 1 000 m de dénivelé positif par jour. Le premier sommet se situe à 5 780 m d’altitude et le plus haut à 5 895 m. L’ascension finale est un mur de pierres et de sable, au milieu duquel se trouve un éboulement. Les pierres glissaient, les porteurs coulaient et commençaient à se débattre. Dans toute la partie sableuse, ils étaient organisés grâce à un système de poulies. Et puis ça ne marchait plus. Nous avons donc dû nous arrêter et faire demi-tour, à 5 005 m d’altitude. Ce fut un gros échec pour eux et pour nous aussi. Nous en étions là…

Aujourd’hui, avec le recul, cela reste une réussite…

Myriam Cabon : C’est vertigineux de regarder en arrière. Nous avons commencé à voyager il y a cinq ans et quand je regarde tout ce que nous avons fait… Nous avons fait des choses plus folles les unes que les autres. Il y a cinq ans, nous sommes arrivés au Pérou et nous ne savions pas comment gérer une salle de bain non accessible aux fauteuils roulants. En attendant, on a traversé la Nouvelle-Zélande à vélo, on a gravi le Kilimandjaro, on a fait le marathon des Sables… C’est beaucoup d’énergie dépensée mais chaque souvenir ramène aussi une énergie folle et l’envie de tester de nouvelles choses.

 
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