“Hippocrate” saison 3, le dernier appel à l’aide du service public hospitalier

“Hippocrate” saison 3, le dernier appel à l’aide du service public hospitalier
“Hippocrate” saison 3, le dernier appel à l’aide du service public hospitalier

Les critiques discutent de deux séries avec la saison 3 de Hippocrate de Thomas Lilti et la saison 2 de Le diplomate par Débora Cahn.

« Hippocrate » de Thomas Lilti, une troisième saison à la hauteur des précédentes ?

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Alice Belaidi dans le rôle d’Alyson Lévèque, dans la saison 3 de “Hippocrate” de Thomas Lilti (2024)
– © Denis Manin / 31 juin / CANAL+

C’est l’été. Sur décision des autorités sanitaires, de nombreux services hospitaliers ont été fermés et ceux qui restent ouverts sont surchargés. Une grève de SOS Médecins aggrave la situation, laissant toute une population sans accès aux soins. Les patients affluent, les tensions sont palpables. A l’hôpital Poincaré, les soignants se rendent vite compte que les consignes sont intenables et certains décident de désobéir.

Depuis ses débuts en 2018, Hippocrate s’appuie sur l’idée d’urgence, médicale et au-delà : crise suite à la mise en quarantaine d’une partie du personnel d’un hôpital (saison 1), fuite géante obligeant à déplacer un service vers un autre (saison 1). 2) et maintenant chaos général pour les médecins devant gérer le déclin de la fonction publique française. Mais, comme un Baron NoirLa série de Thomas Liti se retrouve désormais face à un os : fiction et réalité dégradée s’entremêlent.

Avis des critiques :

  • Lucile Commeaux:Cette troisième saison de 6 épisodes est très condensée, ce qui la rend terriblement efficace. Thomas Lilti insiste sur la rationalisation du service hospitalier français. Le système narratif joue sur la question du tri des patients avec une grande empathie. Au final, on est autant dépassé et étouffé par les événements que par le décor qui regorge d’objets ou de personnages qui ne devraient pas être là. Il y a quelque chose d’horreur et de thriller dans cette série avec des personnages sauveurs, constamment à fleur de peau. Mais cet aspect « grands personnages » devient presque nécessaire pour pérenniser la fiction. Sinon, je pense qu’elle serait trop difficile à regarder. A noter également que Thomas Lilti choisit très bien ses sujets, leur contemporanéité, notamment le traitement des personnes âgées et la santé mentale des jeunes générations.
  • Olivier Joyard: « C’est une saison sur « Comment gérer un effondrement et une urgence qui dépassent largement les couloirs de l’hôpital ? » Thomas Lilti met le nez dans la bataille, il colle la fiction à la réalité. Résultat : une saison en crise dans un monde en crise. Si la série ne parle pas expressément de la crise du Covid, elle montre ses conséquences et leur ampleur impressionnante. C’est une manière de montrer une réalité qui déborde de partout. « Se soucier, c’est résister », mais au fond l’évidence qui formule Hippocrate ne sont même plus là. C’est presque Les morts-vivants à l’hôpital. Je dirais que cette troisième saison est aussi la série après les applaudissements dans les vitrines Covid, celle qui dit qu’il ne s’est finalement rien passé. Thomas Lilti donne ici le meilleur de lui-même avec un regard impitoyable sur la politique et la société.»

La série est disponible sur Canal+.

« The Diplomat » de Debora Cahn, une deuxième saison plus sérieuse

Lorsqu’un attentat à Londres bouleverse son monde, la diplomate américaine Kate Wyler est confrontée à l’épreuve ultime alors que ses soupçons atteignent les plus hauts niveaux du gouvernement britannique.

La série Le diplomatedont la première aura lieu en 2023, est un mélange original de thriller politique et de comédie de remariage avec Keri Russell, l’inoubliable Elizabeth Jennings de Les Américains (2013). Déjà écrite par Deborah Cahn, la première saison s’est terminée par l’explosion d’une voiture piégée en plein Londres et la mort possible du mari de notre héroïne, Hal, également diplomate.

Avis des critiques

  • Lucile Commeaux:La série perd un peu ce qui faisait sa particularité, cette articulation de deux genres souvent séparés, ce qui ne l’empêche pas de faire monter la tension. Deborah Cahn avait réussi à combiner deux rythmes : celui de la comédie du remariage et de la politique-fiction qu’elle montrait comme finalement assez similaires. C’était un arrangement original qui a très bien fonctionné. Dans cette deuxième saison, on est plutôt à la limite de l’improbable avec ce personnage qui semble porter sur ses épaules le poids du monde et de toute la géopolitique mondiale. Cela finit par être un exemple, une incarnation un peu abstraite d’un très bon film d’espionnage. Les dialogues du couple, assez épicés dans la première saison, deviennent des conversations parfois grandiloquentes sur des sujets internationaux, dans lesquelles je trouve qu’on s’investit moins.
  • Olivier Joyard:C’était l’une des saisons que j’attendais le plus en ce début d’année. Je trouve que la série change un peu de nature par rapport à la première saison mais elle devient finalement plus passionnante et contemporaine. Désormais, la réalité est trop étonnante et puissante pour continuer à être prise à la légère par le scénariste. L’envie de rire disparaît un peu, on perd l’aspect comique du remariage. On sent que la série prend très à cœur le thème des mystères du pouvoir et des conséquences de prendre cette place lorsqu’on est une femme. Je pense que c’est une saison à la hauteur des enjeux qu’elle aborde.

La série est disponible sur Netflix.

Coup de cœur du jour : « Wise Guy : David Chase and The Sopranos », une série documentaire d’Alex Gibney

Olivier Joyard:Je vous propose une série documentaire de seulement deux épisodes sur le créateur des Sopranos. Cela nous emmène dans la fascinante machine créative de l’une des séries les plus reconnues de tous les temps. C’est un documentaire qui implique apparemment de grands acteurs, actrices et certains scénaristes mais qui suit surtout la trajectoire de David Chase. Elle évoque également sa relation particulière avec sa mère, véritable Source d’inspiration pour la série. De plus, Wise Guy : David Chase et Les Soprano dessine aussi l’esquisse de la passion créatrice, du magma intense et cruel de la production des séries phares des années 2000.

La série est disponible sur Max.

Extraits sonores

  • de la bande-annonce de la saison 3 de Hippocrate par Thomas Lilti
  • de la bande-annonce de la saison 2 de Le diplomate par Débora Cahn
 
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