“quand il y a un acte 1 qui ne marche pas, on évite de faire un acte 2” dénonce un syndicat

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Martin Leduc

Publié le

12 novembre 2024 à 9h02

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La ministre de l’Éducation a annoncé, ce mardi 12 novembre 2024, vouloir poursuivre les mesures du « choc de la connaissance » lancées par Gabriel Attal, au grand désarroi des syndicats, qui critiquent « l’enracinement d’une politique contestée ». », sans changement « sinon faute de moyens ».

En décembre 2023, Gabriel Attal, alors ministre de l’Éducation, avait dévoilé son projet de « remettre aux normes » les écoles, prévoyant notamment la mise en place de groupes de niveaux en français et mathématiques au collège ou d’une épreuve de mathématiques en première année pour le baccalauréat.

Près d’un an plus tard, Anne Genetet annonçait ce qu’elle présentait comme « l’acte 2 » du « choc des savoirs ».

Changement dans l’éducation nationale

Le ministre a notamment indiqué que le système controversé de groupes de niveaux – désormais rebaptisés groupes de besoins –, mis en place cette année en 6e et en 5e et qui devait initialement être étendu l’année prochaine en 4ee et 3ele serait partiellement, avec « une heure par semaine, soit en mathématiques, soit en français » dans ces classes.

Dans un contexte budgétaire contraint – le projet de loi de finances prévoyant la suppression de 4 000 postes dans l’Éducation nationale – cette mesure nécessitera la création « d’un maximum de 1 500 postes, avec partie reclassement, partie recrutement » de nouveaux enseignants, a-t-elle précisé.

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Elle s’accompagnera du renforcement d’autres dispositifs d’accompagnement, « devoirs faits » (pour faire ses devoirs au collège) et « cours de réussite » (pour les élèves en difficulté), pour lesquels le ministre promet « deux fois plus de moyens ».

Concernant le certificat, la répartition entre contrôle continu et examen sera modifiée à partir de la rentrée prochaine, « pour que l’évaluation terminale pèse 60 % de la note finale contre 50 % aujourd’hui », une mesure initialement envisagée pour cette année.
Et dès la session de juin 2027, le brevet sera rendu obligatoire pour entrer en classe de seconde, comme souhaité dans « l’acte 1 » mais dans un premier temps pour la session 2025.

L’épreuve de mathématiques de première année du baccalauréat sera mise en place « à partir de juin 2026 », sur le même modèle que l’épreuve de français, comme prévu.

“Ces groupes posent beaucoup de problèmes”

Des annonces reçues avec consternation, voire colère, par les syndicats, qui avaient déjà vivement contesté celles de Gabriel Attal.

“C’est une forme d’enracinement du choc des savoirs dans le paysage éducatif”, a réagi auprès de l’AFP Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, le principal syndicat des collèges et lycées. “Ce n’est pas un bon signal que le ministre mène une politique controversée.”

« En 4e et 3e, on a une sorte de recyclage des mesures de groupe. On a l’impression qu’il fallait à tout prix qu’il y ait l’étiquette +choc de la connaissance+”, ajoute-t-elle, regrettant une décision “politique, voire politique”.

« Ces groupes posent beaucoup de problèmes », ajoute Jean-Rémi Girard du Snalc (collèges et lycées). « Nous craignons de nous retrouver dans une nouvelle mise en œuvre compliquée, même si nous n’avons pas du tout pris la mesure de ce qui se passe en 6e et en 5e. »

Quand il y a un acte 1 qui ne marche pas, on évite de faire un acte 2.

Élisabeth Allain-Moreno
Secrétaire Général du SE UNSA

« Les quelques choses qui ont changé sont essentiellement dues à des ressources qui n’existent pas », ajoute-t-elle. “Les annonces ne montrent absolument aucune remise en cause.”

Il s’agit d’une « régression historique inacceptable »

Les syndicats déplorent également l’annonce d’un certificat obligatoire pour entrer en deuxième année en 2027, mesure à laquelle ils s’opposent et que la précédente ministre de l’Éducation nationale Nicole Belloubet n’a pas voulu mettre en place.

« Pour la première fois dans l’histoire du système éducatif français, donner au certificat un tel rôle bloquant à l’entrée au lycée ne nous semble pas être une bonne politique », critique Catherine Nave-Bekhti, secrétaire générale. du Sgen-CFDT.

C’est “une régression historique inacceptable”, renchérit Eric Nicolet, secrétaire général du SUI-FSU, syndicat des inspecteurs de l’éducation nationale.

Pour lui, “il s’agit d’une mesure de bannissement d’élèves issus principalement des familles les plus pauvres de notre pays, qui seront désormais expulsés du système scolaire à 16 ans”.

Avec AFP.

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