L’animal échoué dans le Cotentin ce dimanche est-il celui aperçu dans la Seine à la mi-octobre ?

L’animal échoué dans le Cotentin ce dimanche est-il celui aperçu dans la Seine à la mi-octobre ?
L’animal échoué dans le Cotentin ce dimanche est-il celui aperçu dans la Seine à la mi-octobre ?

Une autopsie du corps de la baleine qui s’est échouée ce dimancheà Reville, à la pointe nord-est du Cotentin est prévue mardi 12 novembre. Une équipe du Réseau national d’échouages, coordonnée par l’Observatoire Pélagis basé à La Rochelle, doit se rendre sur place. C’est une baleine à bosse, de la même espèce que celui aperçu mi-octobre dans la Seineet dans les deux cas, un jeune individu. Peut-il alors s’agir de la même baleine ?

Comparez les deux individus à partir de photos

Pour obtenir une réponse, les scientifiques chargés de l’examen pourront s’appuyer sur quelques photos prises par des témoins. “Elle avait effectivement une pigmentation particulière, nous allons donc essayer de comparer avec les éléments que nous pouvons“, explains Eléonore Méheust, of the Pélagis Observatory. “Ce sera le jeu des sept erreurs sur la photographie, par rapport à la taille, à la corpulence, tout ce qu’on peut extraire des photos qu’on a eu de l’individu sur la Seine« .

Mais l’enquête ne sera pas simple, car les photos sont rares, et les indices sont minces… »L’animal de Seine, malgré sa taille et le secteur assez fréquenté, était assez furtif, assez discret. Et ainsi nous n’avons que quelques photos de son dostandis que sur les baleines à bosse, on fait principalement des identifications à partir de leur nageoire caudale“, continues Eléonore Méheust.

La baleine de Seine est-elle déjà loin ou erre-t-elle depuis un mois ?

C’est pourtant il est peu probable que ce soit le même animal pour Benjamin Guichard, spécialiste des mammifères marins à l’Office français de la biodiversité. A moins d’avoir erré près d’un mois en baie de Seine, la baleine, probablement sortie du fleuve vers le 19 octobre, devrait déjà être loin : «Il y en a une qui a été aperçue à Saint-Malo peu après la sortie de la baleine de la Seine, et comme elle peut parcourir plusieurs dizaines de kilomètres par jour, c’était peut-être elle. Ce n’est donc pas sûr du tout, et je ne pense pas que nous le saurons un jour..

Sur leur route migratoire, la Manche n’est qu’àun itinéraire alternatif pour ces animauxil se souvient : «Normalement, leur itinéraire s’effectue au large des côtes irlandaises. Lorsqu’ils se trompent concernant l’Irlande, ils passent entre l’Irlande et l’Angleterre. Et quand ils se trompent sur l’Ecosse, ils prennent la mer du Nord puis la Manche. Mais en fait c’est un peu un piège pour eux car cela devient très peu profond et ils ont donc plus de difficulté à s’orienter« .

Des comportements qui changent chez les cétacés

À cela s’ajoutent les activités humaines :Il y a beaucoup de bateaux passent par làbeaucoup de passage, et récemment tout projets éoliens offshore qui se multiplient partout outre-Manche», énumère Thomas Le Coz, capitaine du bateau Sea Shepherd qui la recherchait dans la Seine. “On sait qu’ils affectent les cétacés en raison du bruit généré lors de leur construction et de leur fonctionnement. Ces animaux dépendent fortement de l’écholocation et des ondes sonores. Nous savons donc qu’ils sont très affecté par le bruit.

Même si cela reste l’exception, et que les mammifères marins des rivières sont documentés depuis le Moyen Âge, les baleines se rapprochent de plus en plus de nos côtes, constate Benjamin Guichard : «Nous avons récemment eu les statistiques d’échouages ​​et en 2023 nous avons atteint records d’échouages ​​de mammifères marins dans les eaux françaises, puis surtout les petits cétacés. Mais il est vrai qu’on assiste aussi à une augmentation des grands cétacés en métropolitaine. Et notamment les baleines à bosse. On en voit, des vivants, près de la pointe bretonne« . Le réchauffement climatique joue probablement un rôle, ajoute-t-il : «Avec le réchauffement de la mer qui est déjà bien lancée, certaines populations de poissons se déplacent vers le nord. Même les dauphins communs commencent à voir des signes indiquant qu’ils se déplacent vers les îles britanniques. Et probablement avec les baleines aussi, on verra bien des zones de distribution qui vont changer, qui va évoluer« .

 
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