Des cheminots aux pilotes de ligne en passant par les agriculteurs, de nombreuses professions devraient se mettre en grève dans les prochains jours.
Déjà confronté aux plans sociaux chez Michelin et Auchan, le gouvernement doit faire face à une multiplication des appels à la grève pour novembre et décembre en France, dans un contexte économique atone et sur fond d’austérité budgétaire pour 2025.
Les syndicats de plusieurs secteurs ont lancé des appels à la grève et à la mobilisation pour les semaines à venir pour protester contre les plans sociaux et contre les conséquences d’un projet de budget – encore en discussion au Parlement – qui prévoit un effort budgétaire de 60 milliards d’euros pour redresser les comptes publics dans le rouge. .
• Le syndicat des pilotes appelle à la grève le jeudi 14 novembre
Le syndicat national des pilotes de ligne (SNPL) appelle à la grève et à un rassemblement jeudi en fin de matinée devant l’Assemblée nationale après le vote des députés en faveur d’une augmentation de la fiscalité du transport aérien, a-t-il indiqué dimanche. “Contre la volonté du gouvernement de prélever un milliard supplémentaire par an au secteur aérien, nous appelons les pilotes mais aussi tous les salariés du secteur aérien à se mobiliser le 14 novembre”, a déclaré un porte-parole du syndicat ultra majoritaire des pilotes.
Dans un communiqué commun envoyé dimanche soir, plusieurs autres syndicats du secteur – UNSA transport, UNSA PNC, CFE-CGC FNEMA, UNAC, SNPNC-FO et FEETS-FO – ont annoncé avoir appelé « tous les salariés du secteur aérien à venez manifester leur désaccord sur cette taxe meurtrière pour l’emploi devant l’Assemblée nationale le 14 novembre.»
“Ce projet est une attaque sans précédent contre le secteur aérien en France, ses emplois, sa compétitivité et sa pérennité”, dénoncent-ils.
• Mobilisation des agriculteurs à la mi-novembre
Du côté des agriculteurs, la colère gronde à nouveau, moins d’un an après un mouvement qui a paralysé en partie les grands axes routiers de France. Les actions symboliques ont repris ces dernières semaines et devraient se multiplier après la mi-novembre, notamment à l’appel des syndicats majoritaires FNSEA et Jeunes Agriculteurs (JA).
Les agriculteurs, durement touchés cette année par de mauvaises récoltes de blé et un regain de crise sanitaire dans les élevages, réclament de pouvoir vivre de leur métier : ils attendent des éclaircissements sur les prêts garantis par l’Etat. Et ils refusent catégoriquement la signature d’un accord de libre-échange négocié entre l’UE et les pays latino-américains, le Mercosur.
• Grève des cheminots le 21 novembre puis illimitée à partir du 11 décembre
Tous les syndicats de la SNCF ont appelé mardi dernier à la grève le jeudi 21 novembre, à l’issue d’une réunion avec la direction du groupe ferroviaire pour discuter du démantèlement de Fret SNCF et de l’ouverture à la concurrence : celle-ci s’étendra du mercredi 20 novembre à 19 heures à Vendredi 22 novembre à 8 heures Dans un communiqué intitulé « L’heure est au conflit à la SNCF », la CGT-Cheminots, l’Unsa-Ferroviaire, Sud-Rail et la CFDT-Cheminots ont prévenu que cette journée de grève est « un ultimatum » avant « un mouvement de grève plus long et plus fort en décembre » si le gouvernement et la SNCF ne répondent pas à leurs revendications.
Samedi, tous les syndicats de la SNCF ont appelé à une grève illimitée à partir du mercredi 11 décembre pour réclamer un moratoire contre le démantèlement annoncé de Fret SNCF et pour protester contre les modalités d’ouverture des lignes régionales à la concurrence. Dans un communiqué commun, la CGT-Cheminots, l’Unsa-Ferroviaire, Sud-Rail et la CFDT-Cheminots expliquent que compte tenu du manque « d’inflexion » de la direction du groupe, la grève sera illimitée et renouvelable pour des périodes de 24 heures à compter de Mercredi 11 décembre à 19h