Série. Le 11 décembre 2015, à Raqqa, en Syrie. Un terroriste est tué par une frappe de drone. L’homme faisait partie de ceux qui ont organisé les attentats qui ont dévasté Paris un mois plus tôt, le 13 novembre. Il faisait doux et les terrasses étaient pleines lorsque les terroristes ont attaqué. Des pompiers aux spécialistes de la DGSE et de la DGSI, tout le monde a été immédiatement appelé sur place ou dans ses bureaux : « Ce que nous redoutions depuis des mois vient de se produire, nous aurions pu et dû faire mieux », explique le commissaire. Gomez (Louis-Do de Lencquesaing) à ses troupes, le soir du drame, qui fit 130 morts et 351 blessés. « Vous êtes en colère, moi aussi, mais dehors il y a des victimes, des blessés et des terroristes prêts à frapper à nouveau. Alors on multiplie les recherches et les écoutes téléphoniques. On ne laisse rien passer et on reste sur le pont jusqu’à attraper les salauds qui ont fait ça ! »
Une histoire cathartique
Entre les images du président Hollande et celles des victimes qui tournent en boucle sur les chaînes d’information en continu, les services de renseignement s’organisent et s’organisent avec leurs familles. Abaoud, une fois mort ou renvoyé en Syrie, est à nouveau recherché. A Paris, Lucie Kessler (Fleur Geffrier), 35 ans, jeune commandant à la DGSI, se rapproche de Malika Choukri (Rachida Brakni), analyste aguerrie à la DGSE. Un accord inédit entre services.
A Lille, Vincent Morin (Vincent Elbaz), major à l’antenne lilloise de la DGSI, s’appuie sur Rachid, une nouvelle Source baptisée Minotaure, un ancien trafiquant de drogue prêt à les aider à héberger son petit frère parti. s’engager en Syrie.
Une mini-série de quatre épisodes, dense, documentée et réaliste, de Franck Philippon (« Mirage », « À cœur Ouvert »…). L’auteur a été frappé en lisant un article de Matthieu Suc, journaliste spécialisé à Médiapart, et a vu dans son livre « Les espions de la terreur »
« la matière d’une histoire non seulement captivante mais surtout cathartique, capable à la fois d’exprimer les sentiments qui nous ont habités après le 13 novembre et de raconter la nécessité de se dépasser par l’action. »
Décrypter le monde
Les différents protagonistes sont happés par le drame et les exigences de l’enquête dans laquelle ils s’investissent corps et âme, laissant des plumes au passage : Fleur rate sa vie amoureuse avec un commandant de la DGSI, Malika ne voit pas son mari, médecin, qui sombre après avoir aidé les victimes du Bataclan, tandis que Vincent a abandonné toute vie de famille et passe ses Noëls, seul, avec sa compagne…
Proche du film « Novembre », de Cédric Jimenez avec Jean Dujardin sorti en 2022, la série « Les Espions de la Terreur » s’inscrit dans le temps de l’enquête (plusieurs années) alors que la première n’explore que les cinq premiers jours après le drame. . Mais les deux ouvrages ont la même ambition : décrypter le monde et ses bouleversements, évoquer l’humain derrière ceux qui tentent, au quotidien, de démanteler les réseaux terroristes et de protéger la France. Une nouveauté pour M6 qui se concentre, aujourd’hui, sur des séries qui analysent une histoire encore très proche, comme le font depuis longtemps les Anglo-Saxons. Tandis que les autres chaînes avaient ouvert la voie, du « Baron Noir » aux « Hommes de l’ombre », de « La Fever » à « Argent et de Sang », une relecture plus ou moins fictionnelle de notre époque et de sa part d’ombre.
* « Les espions de la terreur » de Matthieu Suc, Harper Collins Pocket.
Mardi 12 novembre, à 21h10, sur M6.
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