“Monstrueux”, “le cœur lourd”, “un chemin de croix”, les derniers mots des marins avant de repartir

“Monstrueux”, “le cœur lourd”, “un chemin de croix”, les derniers mots des marins avant de repartir
“Monstrueux”, “le cœur lourd”, “un chemin de croix”, les derniers mots des marins avant de repartir

Joie, impatience, appréhension et même anxiété après une dernière nuit à terre souvent mauvaise. Les marins du Vendée Globe ont traversé tous les états avant de prendre le large ce dimanche matin.

Special envoy to Les Sables d’Olonne

Violette Dorange (Devenir) : « Il y a eu beaucoup d’émotion depuis ce matin. Les adieux avec les proches et voir les autres concurrents sur la chaîne me font quelque chose car ça va être moi dans quelques minutes et je n’arrive pas à m’en rendre compte (elle sèche ses larmes). C’est un peu fou et tant d’années de travail pour en arriver là…. Je ne réalise rien, c’est fou et magique. Je profiterai de ces images légendaires dans le chenal avant de regagner ma bulle en mer et c’est parti pour cette belle course. J’aurai le temps de profiter de tout ce qui se passe. Il faut prendre toute cette énergie avant d’être seul en mer. C’est incroyable.

Violette Orange
Stéphane Mahé / REUTERS

Jean Le Cam (Tout commence dans le Finistère – Armor Lux) : « Prendre le départ du Vendée Globe, mon sixième, ne peut pas être une habitude. J’attends à nouveau un passage de la chaîne plein d’émotion avec beaucoup de monde. Cela contraste avec l’édition d’il y a quatre ans avec le Covid, évidemment. Tout se passe bien, nous aurons du beau temps pour repartir mais pour le moment c’est un peu mon chemin de croix (il sourit). Je m’arrête à chaque étape, tout est rythmé et organisé avec la presse et les questions avant d’arriver au ponton. Il y a du monde là-bas et j’ai vu que ça ne fuyait pas, c’est déjà une bonne nouvelle ! »

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Jean Le Cam
Stéphane Mahé / REUTERS

Thomas Ruyant (Vulnérable) : « Maintenant, j’ai vraiment hâte d’être en mer et de faire enfin ce pour quoi nous sommes venus faire. La chaîne, j’ai hâte de la revivre, sans appréhension. Je garde un souvenir très fort de ce moment en 2016. »

Thomas Ruyant
Stéphane Mahé / REUTERS

Jérémie Beyou (Charal): « C’est un peu difficile de quitter ceux qu’on aime. Même si hier j’étais impatient de partir, je resterais ici encore quelques jours voire quelques semaines avant de partir. Mais une fois que je sortirai du chenal et que je commencerai à m’intéresser au vent dans la zone, je serai concentré sur la course. Il va falloir s’y mettre vite et prendre ses marques assez rapidement.

Jérémy Beyou
Stéphane Mahé / REUTERS

Paul Meilhat (Biotherm) : « Le canal est génial mais il faudra sortir le bateau et faire attention aux éventuelles collisions. J’étais vraiment ému de voir toutes les équipes. J’aurai le temps de profiter de la chaîne je pense.

Guirec Soudée (Freelance.com) : «C’est le plus beau jour de ma vie. La meilleure préparation pour ce Vendée Globe, c’est d’avoir été dans la solitude. Et je le sais avec mes deux transatlantiques où j’ai passé plus de 180 jours en mer seul avec mes rames. Là, j’ai toujours pour objectif de faire moins de 180 jours, j’espère ! Je suis super calme. Vous avez devant vous un homme heureux, qui retrouvera son élément. J’ai de l’eau de mer qui coule dans mes veines et ce n’est pas stupide de dire ça. C’est du bonheur… jusqu’à mon premier problème technique. J’ai entendu environ 400 000 personnes sur la chaîne !

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Guirec Soudée
Stéphane Mahé / REUTERS

Arnaud Boissières (La Mie Câline) : « Je pars faire une petite balade en bateau mais je ne connais pas le parcours. Si je la connaissais, je n’y retournerais pas pour la cinquième fois. Je repars de zéro, comme si je ne savais rien. J’ai une boule au ventre, je n’ai pas bien dormi. J’ai fait une enquête et sur les cinq premiers navigateurs qui m’ont dépassé, aucun n’a passé une bonne nuit de sommeil. La chaîne ? Je ne sais pas ce qui m’attend. C’est quelque chose de fou. On m’a dit lors du premier Vendée Globe : vivez-le à fond car ce sera peut-être le seul. Je n’arrive pas à croire que je suis sur le point d’emprunter pour la cinquième fois. C’est monstrueux.

Arnaud Boissières
Stéphane Mahé / REUTERS

Nicolas Lunven (Holcim-PRB) : «J’ai plutôt bien dormi. Je redoutais vraiment la séparation d’avec mes proches mais c’est arrivé il y a deux jours avec les enfants. Maintenant, je vais faire du bateau. Larguer les amarres et descendre le canal, ça va être un gros moment d’émotion, mais je vais être assez rapide dans ma course et dans la stratégie la première semaine pour ne pas faire de bêtises. Il y a un peu un mélange d’émotions et d’appréhension car je ne pars pas faire le tour de l’Île d’Yeu et je reviens ce soir… »

Arnaud Lunven
Stéphane Mahé / REUTERS

Eric Bellion (Tenez-vous comme un) : «Je suis dans un état second. Il y a huit ans, je suis parti avec une arme sans savoir où j’allais. Là, je sais. Je laisse ma famille derrière moi, il y a de l’émotion, un peu d’anxiété aussi. Mon ventre est un peu serré et j’ai du mal à me concentrer. La libération se fera effectivement après le Cap Finisterre avec des vents forts. Lundi ou mardi, je me sentirai mieux.

Éric Bellion
Stéphane Mahé / REUTERS

Samantha Davies (Initiatives Cœur) : « Hier soir, nous avons fait la fête avec 700 personnes mais ils m’ont libéré tôt pour passer une dernière nuit tranquille. Le cœur bat fort. Enfin le grand jour, j’ai hâte de repartir et surtout d’être au large avec de super conditions. Ce sera un petit soulagement de ne pas se faire écraser en mer ce soir. »

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Samantha Davies
Stéphane Mahé / REUTERS

Yannick Bestaven (Maître CoQ) : « J’ai l’impression qu’il y a plus de monde qu’il y a quatre ans, non (rires). Il fait beau aussi. Nous n’allons pas encore être trop mouillés. On a hâte de repartir et d’être là ce soir, c’est toujours un peu compliqué avant la course. Je n’ai pas très bien dormi, mais mes amis aussi. C’est étrange, on pense à tout, sans rien oublier et en voulant bien faire. Ce sera ma deuxième fois sur la chaîne avec le public. Ce sera certainement impressionnant, quand je suis arrivé, j’ai vu beaucoup de monde sur la route.

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Stéphane Mahé / REUTERS

Charlie Dalin (Macif Santé Prévoyance) : « Je pense à tout ce qu’il faut faire pour que tout se passe bien, à la météo et au plaisir de faire un deuxième tour du monde. C’est un jour de fête. Je vais en profiter au maximum. Partir en premier ? Ça me va, c’est génial, c’est exactement ce dont j’avais besoin. J’ai bien dormi mais je vais faire une autre sieste sur le bateau quand nous serons dehors. Le canal sera une découverte car il y a quatre ans, il était vide. Le but sera de prendre toute l’énergie et de l’emporter avec moi. Il y a du monde sur la chaîne depuis trois heures du matin.

Charlie Dalin
Stéphane Mahé / REUTERS
 
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