« Le grand public préfère les héros courageux aux vainqueurs pétris de qualité », raconte autrement le skipper Sébastien Destremau au Vendée Globe

« Le grand public préfère les héros courageux aux vainqueurs pétris de qualité », raconte autrement le skipper Sébastien Destremau au Vendée Globe
« Le grand public préfère les héros courageux aux vainqueurs pétris de qualité », raconte autrement le skipper Sébastien Destremau au Vendée Globe

Documentaires, films, romans, beaux livres ou bandes dessinées, la mythique course autour du monde ne cesse de remuer l’imaginaire et d’inspirer auteurs et artistes. Quelques heures avant le départ, nous vous proposons de prendre le large avec « Solitaires, une histoire du Vendée Globe », un livre écrit par Sébastien Destremau et Théodore de Kerros, illustré par Laurent Duvoux.

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Le Vendée Globe : 200 participants depuis sa création, 114 skippers ayant franchi la ligne d’arrivée, 28 000 milles nautiques de course en moyenne, des dizaines et des dizaines de jours en mer, des voiliers valant plusieurs millions d’euros, des abandons, des chavirages, des sauvetages, des personnes portées disparues en mer. … et en fin de course, au bout de l’horizon, une aventure extraordinaire, l’Everest des mers comme on l’appelle habituellement. Tout est dit !

Et parmi ces skippers à avoir osé l’aventure, Sébastien Destremau. Deux Vendée Globes à son actif, un abandon en 2021 pour avarie et une dix-huitième place lors de l’édition précédente, en 2017, un parcours qu’il retrace dans son roman Seul au monde publié aux Éditions XO et adapté en bande dessinée par Serge Fino aux Éditions Glénat.

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Solitaires, a story of the Vendée Globe

© Éditions E/P/A – Destremau, de Kerros & Duvoux

Touche-à-tout, le skipper qui se consacre désormais à l’écriture, au théâtre, à l’écologie et à l’humanitaire, ne pouvait laisser passer la dixième édition du Vendée Globe sans lui rendre hommage. C’est fait avec Solitaires, A History of the Vendée Globeune magnifique œuvre grand format à l’italienne dans laquelle le skipper, en compagnie du journaliste Théodore de Kerros, revient sur les événements marquants de la course, sur les hommes et les femmes, skippers ou autres, qui ont contribué à la rendre mythique.

Parce que toute histoire a un début, celle-ci s’ouvre avec le Golden Globe Challenge (1968) et le Boc Challenge (1982) qui ont insufflé l’esprit d’aventure dans l’esprit de quelques-uns, les marins qui s’appellent Bernard Moitessier, Robin Knox-Johnston ou encore Philippe Jeantot, créateur du Vendée Globe Challenge en 1989.

Page après page, les auteurs compilent les petites anecdotes du quotidien et les grands drames, les espoirs des uns, les déboires des autres, les grandes innovations technologiques et la vie à bord, les 40ᵉ rugissant et 50ᵉ les cris, le Pot au Noir et le Cap Horn, la solitude en mer et la foule à l’arrivée aux Sables d’Olonne… et les marins bien sûr, héros, héroïnes, légendes, Boissières, Lamazou, Chabaud, Crémer, Le Cam, Parlier et bien d’autres. autres.

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Solitaires, a story of the Vendée Globe

© Éditions E/P/A – Destremau, de Kerros & Duvoux

Textes, citations, témoignages… et illustrations. Magnifique. Une bonne cinquantaine, pour la plupart des doubles pages, toutes réalisées sur ordinateur. C’est Laurent Duvoux dont vous avez peut-être déjà vu la signature dans certains titres de la presse écrite qui y a collé. Solitaire avec son grand format italien s’offrait comme un terrain de jeu idéal pour l’illustrateur qui, étonnamment, ne connaissait pas grand chose au monde de la voile et notamment celui du Vendée Globe.

Je n’y connaissais rien mais je me suis plongé dans les livres, dans les archives iconographiques, dans l’actualité de l’époque.

Laurent Duvoux

Illustrateur

Et c’est justement ce qui l’intéressait : « De toute ma carrière, c’est l’un des projets avec lesquels j’ai pris le plus de plaisir car c’était un marathon. Il fallait garder le rythme et chaque double page abordait des sujets différents : les origines du Vendée Globe, les navigateurs, les naufrages… Je n’y connaissais rien mais je me suis plongé dans les livres, dans les archives iconographiques, dans l’actualité du temps.”

Avec une contrainte qu’il s’était fixé : proposer un angle nouveau !

« Tous les Vendée Globes, même les plus anciens, sont très bien documentés. Les navigateurs avaient des caméras sur leurs bateaux. La difficulté était de raconter l’histoire en images, mais en bougeant la caméra et en me disant que si c’était pour reproduire la GoPro installée sur le bateau de Peyron lorsqu’il sauvait Poupon, c’était en gros reproduire une image qu’on a tous vu aux informations, que l’on retrouve à chaque émission spéciale du Vendée Globe. Ce n’était pas très. intéressant ! La contrainte que je me suis donnée était de raconter cette histoire, mais depuis un endroit où il n’y avait pas de caméra..

>Solitaires, a story of the Vendée Globe
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Solitaires, a story of the Vendée Globe

© Éditions E/P/A – Destremau, de Kerros & Duvoux

Raconter une histoire que finalement tout le monde ou presque connaît, mais de manière différente, c’est ce qui semble avoir guidé les trois auteurs de cet ouvrage paru début octobre chez E/P/A. Vous n’y trouverez pas un historique chronologique et exhaustif de la course, plus de révélations fracassantes, mais une somme de témoignages, d’informations techniques, de chiffres, de citations, de souvenirs… et de réflexions sur l’esprit et l’avenir du Vendée Globe.

Les marins d’aujourd’hui sont-ils encore des aventuriers ou des ingénieurs aux commandes de budgets pharaoniques ? Et la voile, le Vendée Globe, mérite-t-elle encore cette image de sport propre ? Ce sont aussi des questions posées dans ce livre, questions qui tiennent particulièrement à cœur au très engagé Sébastien Destremau et auxquelles il apporte des réponses et des solutions pour que le tour du monde en solitaire, sans escale, sans assistance ne s’arrête pas. il ne faut pas se passer des hommes et de la planète. Et de rappeler au verso que « Le grand public préfère les héros courageux aux vainqueurs pétris de qualité ».

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