« Les maires et présidents d’intercommunalité de Gironde refusent d’être la variable d’ajustement du gouvernement », est écrit dans une motion adressée ce samedi 9 novembre au préfet Étienne Guyot, signée par l’Association des maires de Gironde (AMG) et l’Association des maires ruraux. de Gironde (AMRG).
Dans cette motion, les élus rappellent que le projet de loi de finances pour 2025 prévoit un effort des collectivités locales de 5 milliards d’euros et une augmentation de 1,3 milliard des cotisations sociales pour les employeurs de fonctionnaires locaux. “Toutes ces mesures, dont l’efficacité pour réduire le déficit de l’Etat n’a aucunement été démontrée, mettent en péril la capacité des élus à répondre aux attentes légitimes de nos concitoyens”, précise la motion.
Les maires évoquent « un mépris des collectivités locales et des intercommunalités », ils « dénoncent les contradictions flagrantes entre les discours du gouvernement prônant le dialogue et la concertation et les actions qui aboutissent à des décisions unilatérales aux conséquences néfastes pour l’ensemble du tissu territorial français ». Ils alertent également sur « les impacts dévastateurs pour les départements, qui seront asphyxiés, aggravant ainsi les difficultés des communes et mettant en danger des politiques publiques essentielles ». Enfin, la motion réclame une révision immédiate de ces décisions et appelle à « la mobilisation de tous les élus pour rappeler que les collectivités sont des partenaires essentiels de l’État et non des cibles de coupes budgétaires ».
Il y aura un effet domino, donc nous sommes très inquiets. »
“Il n’y a pas d’autre choix”
Lors de l’assemblée générale des maires ruraux de Gironde, ce samedi 9 novembre à Fargues-Saint-Hilaire, le préfet Étienne Guyot s’est engagé à transmettre la motion au gouvernement et a tenté de rassurer les élus locaux. « Le budget 2025 est actuellement en discussion, il nous reste encore un bon mois devant nous avant l’adoption du projet de loi de finances. Le Premier ministre a rappelé que le dialogue avec les autorités locales doit être nourri et constant. « . En 2025, les allocations de l’État seront au même niveau qu’en 2024, a-t-il précisé.
A-t-il convaincu les maires ? Rien n’est moins sûr. Pour Jacques Breillat, maire LR de Castillon-la-Bataille, « le préfet va dire des choses aux ministres et à l’administration centrale, mais je n’ai pas trouvé cela rassurant. Le projet de loi de finances ne bougera pas beaucoup, c’est faux de dire que les petites collectivités ne seront pas impactées, on est dans une chaîne, il y aura des effets en cascade budgétaire.» Pas rassuré non plus, Daniel Barbe, maire PS de Blasimon, président de l’AMRG : « on nous dit que les petits ne seront pas touchés, OK, mais quand le Département et la Région le seront, il y aura un effet domino, donc on sont très inquiets. »
A Fargues-Saint-Hilaire, le président du Conseil départemental Jean-Luc Gleyze a expliqué au préfet que « les communes nous appellent à l’aide, sauf que nous aussi nous n’arrivons plus à tenir, la situation est grave. L’État doit se rendre compte que l’échec des communautés entraînera celui de la République.
