Par
Maxim T’sjoen
Publié le
8 novembre 2024 à 21h02
Voir mon actualité
Suivre l’actualité
C’est l’histoire d’un sport qui a une trentaine d’années, mais dont la popularité est exponentielle en France depuis 2020 : le MMA, pour « arts martiaux mixtes » (arts martiaux mixtes).
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 60 000 pratiquants ont été recensés début 2024, soit une hausse de 338% en un an.
Et dans les prochains jours, cette mode autour des sports de combat devrait encore se développer. Pour une bonne raison ? Le contenu se multipliera : La cageune série de Franck Gastambide autour du MMA, sort ce vendredi 8 novembre 2024 sur Netflix. Le 20 novembre, M6+ diffusera Académie MMAun spectacle pour mettre en valeur les combattants amateurs, comme Étoile Ac’.
Mais comment expliquer cette explosion pour ce sport encore interdit jusqu’il y a peu ?
L’attrait de la nouveauté
“Les jeunes ont l’impression d’avoir découvert un nouveau sport”, s’amuse Jérôme Pourrut, président de l’Hexagone MMA, une ligue française de MMA, interrogé par -.
Cependant, le MMA n’est pas nouveau : il est devenu plus populaire dans les années 1990.
Mais avec l’autorisation tardive de ce sport par la France en 2020, « il y a un intérêt sportif croissant », poursuit-il. Comprenez, avant 2020, les médias (dont certains diffusaient déjà des combats) regardaient ce sport d’un œil intrigué, sans regarder le sport en tant que tel.
Le MMA est un sport qui récompense le « combattant le plus complet ». Ce sport en trois dimensions regroupe des techniques issues de nombreux arts martiaux et sports de combat (judo, jiujitsu brésilien, boxe, karaté).
Il existe des techniques de percussions (pied, poing, genoux et coude professionnellement) debout et au sol. Il existe également des techniques de lancer et de balayage ainsi que des soumissions.
Un combat peut être gagné par KO, soumission ou décision des trois juges présents.
Avec l’autorisation du MMA en France, les combats sont retransmis un peu partout, et les clubs se multiplient. De quoi donner un élan à la pratique en France, « pays des sports de combat », rappelle Grégory Bouchelaghem, connu sous le nom de Greg MMA. Il sera le président de l’académie, au télécrochet Académie MMA de M6+.
Pas seulement un sport pour gros bourrins
L’ancien combattant, désormais consultant, insiste aussi sur l’image du MMA qui a évolué. « Ce n’est pas un sport de durs, c’est un sport éminemment technique », analyse Grégory Bouchelaghem.
Il y a beaucoup de technique et de stratégie. En MMA, chaque détail compte.
« Nous savons comment contrer les gros tyrans », s’amuse le vétéran. De quoi donner un peu plus d’attrait à ce sport.
Combattants étoiles
Si le MMA et son intérêt sportif séduisent, c’est aussi parce que les combattants sont des stars. Francis Ngannou, Benoit Saint-Martin et tant d’autres…
Ils s’affrontent dans les plus grandes ligues du monde : l’UFC, la « MMA Champions League », la PFL, avec des événements réguliers, mais pas tous les jours non plus : de quoi créer de l’anticipation autour des grandes compétitions.
« Par rapport aux autres sports de combat, l’organisation du MMA est facile à lire, avec les ligues. Cela crée des histoires », raconte Jérôme Pourrut. « Les spectateurs s’identifient aux combattants. »
En plus, le MMA est très télévisuel.
Un championnat français
Hexagone MMA est une ligue française de MMA qui se veut aujourd’hui « un tremplin pour les combattants qui souhaitent tous rejoindre l’UFC », insiste son président Jérôme Pourrut. C’est aussi une façon de voir des combattants plus près de chez nous, puisque la ligue organise une tournée dans les grandes villes de France. “L’objectif est de grandir pour, dans un avenir proche, garder les combattants.”
Un sport fait pour les réseaux sociaux
Les réseaux sociaux sont également au cœur de la stratégie de vulgarisation du MMA en France, mise en œuvre notamment par RMC Sportl’un des principaux diffuseurs.
Outre la retransmission télévisée payante des combats, ce média diffuse gratuitement des extraits ou des documentaires sur ses différentes chaînes, X, Twitch ou YouTube. Ils ont des millions de vues.
Le sport est fait pour TikTok et Instagram : avec des rounds de cinq minutes, des mouvements ultra-spectaculaires, les posts deviennent viraux.
Un domaine aussi important du MMA que les séries La cage souligne l’importance des réseaux sociaux. Les combattants s’interpellent, voire s’insultent. Presque comme dans la vraie vie, où leur communication se fait uniquement via ces canaux. C’est aussi une manière pour chaque combattant de se faire connaître.
La valeur de la visibilité, via les réseaux sociaux, est énorme.
“Ce n’est que le début”
S’il reste un sport de combat, Jérôme Pourrut insiste sur l’ambiance familiale autour des combats, lors des épreuves. « Cela joue sur la perception (positive) du sport. »
Et si l’on regarde vers l’avenir, l’essor du MMA semble à peine commencer : « Ce n’est qu’un début », estime Jérome Pourrut.
Il n’y a pas encore de combats sur les chaînes de la TNT.
Avec du contenu grand public comme La Cage, Académie MMAil y aura une « grande promotion du sport ».
« Le MMA entrera dans les foyers », se réjouit Grégory Bouchelaghem, qui pense que les spectateurs « vont s’attacher aux combattants et comprendre les subtilités du sport ». Et le président de la MMA Academy voit également un bel avenir pour la pratique en France. Les combats octogonaux ne sont pas près de s’arrêter.
Suivez toute l’actualité de vos villes et médias préférés en vous abonnant à Mon Actu.