Création d’un parquet national et d’un statut de repenti, moyens d’enquête renforcés… Ce qu’il faut retenir des annonces du gouvernement pour lutter contre le trafic de drogue

Création d’un parquet national et d’un statut de repenti, moyens d’enquête renforcés… Ce qu’il faut retenir des annonces du gouvernement pour lutter contre le trafic de drogue
Création d’un parquet national et d’un statut de repenti, moyens d’enquête renforcés… Ce qu’il faut retenir des annonces du gouvernement pour lutter contre le trafic de drogue

Les ministres de l’Intérieur Bruno Retailleau et de la Justice Didier Migaud sont à Marseille ce vendredi 8 novembre pour annoncer des mesures destinées à renforcer la lutte contre le trafic de drogue. Un fléau grandissant contre lequel l’exécutif appelle à un «mobilisation générale”.

Et s’ils ont choisi Marseille pour dévoiler ce plan, c’est parce que la ville marseillaise est le théâtre d’une sanglante guerre de territoire entre les gangs de trafiquants de drogue, DZ Mafia et Yoda pour le contrôle des points de vente de drogue.

Au printemps dernier, les magistrats marseillais tiraient la sonnette d’alarme, estimant que le pays était en train de perdre la guerre contre le trafic de drogue. Alors Retailleau et Migaud sont venus à Marseille, “Conjurer le destin” pour lutter contre ce crime organisé. “Il n’y a pas de fatalité”, assured Didier Migaud.

« Frapper les criminels au portefeuille », nouvelles lois, parquet national…

Les deux ministres ont assuré que ce problème ne sera pas résolu en quelques jours. Pour eux, c’est un « une cause nationale, un combat qui prendra des années ». C’est le combat de dix, quinze ou vingt ans. Nous pouvons le gagner mais ce sera difficile. Il lui faudra engager toutes les forces de l’Etat. Nous avons besoin d’unité nationale», a demandé Bruno Retailleau.

Deux aspects de ce combat « contre La Poulpe » ont été présentés. La première partie présentée par Didier Migaud s’articule autour de cinq points : prévenir, enquêter, poursuivre, juger et punir. Côté prévention, des actions contre les consommateurs et des campagnes de communication seront mises en place. Tout cela pour créer un “électrochoc” parmi la population. Pour l’enquête, des techniques d’investigation numériques pourront être déployées et des partenaires européens seront mobilisés, notamment en matière de coopération en matière d’extraditions. Un quatrième magistrat européen dédié sera nommé.

Parallèlement à ces actions, et « un véritable parquet national » dédié à la lutte contre le crime organisé sera créé. Sa création se fera par une loi qui devrait arriver très rapidement au Sénat et à l’Assemblée nationale. Cinq postes de juges supplémentaires seront créés à Paris, tout comme les effectifs du parquet de Paris portés à 40 %. « Les salariés seront protégés, tout comme le parquet», a promis le garde des Sceaux. Finalement, en prison, un « Le système de détection des amendes pour les détenus du haut du spectre sera généralisé ». Des lieux d’isolement seront également créés. Il s’agira de mieux identifier les « têtes de réseaux » qui donnent leurs ordres depuis la prison. Les « criminels » seront « frappés au portefeuille » : leurs résidences pourront être saisies et utilisées à des fins d’accueil social.

Un statut de repenti dans ce domaine sera également créé. Le champ d’application des cours d’assises spécialement composées, à l’instar des tribunaux dédiés au terrorisme, pourrait être étendu à ce type de délits. Une mesure qui « supprimerait le risque de pressions exercées sur les jurés en vue d’orienter la décision judiciaire finale ». Les amendes pour les consommateurs seront systématisées.

Les avoirs financiers des trafiquants dans le viseur, un statut de repenti créé

Bruno Retailleau a assuré que ce combat nécessitera un « nouvelle organisation administrative » au sein du ministère de l’Intérieur. Les ressources de l’OFAST seront également renforcées, pour «piloter, coordonner et enquêter ». Pour lui, ce combat passera aussi par la protection des enquêteurs qui sont en contact avec des informateurs. Un statut spécifique de repenti dans le domaine du trafic de drogue devrait être créé.

Pour lutter « à armes égales », les ministres estiment aussi qu’il faut mieux réprimander l’aspect financier de ce trafic. Ainsi, sur les avoirs des trafiquants, une étude patrimoniale peut être obligatoire et leurs biens peuvent être saisis. Le Préfet verra ses pouvoirs renforcés pour fermer les entreprises se livrant au blanchiment d’argent. Le locataire de Beauvau souhaitait créer « une injonction de prouver des revenus inexpliqués » dans « renverser la charge de la preuve ». UN la procédure d’urgence devrait permettre de geler très rapidement les avoirset des interdictions d’apparaître sur et autour du point de transaction peuvent être imposées.

Comme ce qui se passe déjà à Nice, le trafiquant pourrait être expulsé de son logement et les aides sociales pourraient être supprimées. Ce système de découpe sera également systématisé. La lutte contre la livraison à domicile se fera via Pharos. Et pour éviter les risques de corruption, Les agents publics suspectés peuvent voir leur garde à vue prolongée jusqu’à 96 heures.

Pour les ministres, l’heure est à la mobilisation nationale sur cette menace « existentielle » contre les institutions et la démocratie, a déclaré Bruno Retailleau. « La Pieuvre menace les intérêts fondamentaux de la nation. Il n’est pas trop tard pour réagir”il a prévenu.

 
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